Nouvelle destination verte ?

Le développement des parcs nationaux vise à dynamiser un secteur dont le poids économique reste limité.

Publié le 15 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Avec 80 % de sa surface recouverte par la forêt et plus de 800 km de côte, le Gabon est un sanctuaire pour la biodiversité : on y dénombre quelque 64 000 éléphants, 20 000 gorilles, 35 000 chimpanzés, 680 espèces d’oiseaux, entre 2 000 et 3 000 baleines à bosse, 320 espèces d’orchidées et une multitude d’autres plantes Une richesse animale et végétale qui constitue un véritable atout pour un pays où la diversification des ressources et la création de revenus additionnels, au profit notamment des populations les plus déshéritées, sont devenues une priorité.
Le pari de faire du Gabon le Costa Rica écotouristique de l’Afrique date en fait de 2002. Lors du Sommet de la Terre de Johannesburg, le président Omar Bongo Ondimba a déclaré que son pays avait l’intention de diminuer les quotas d’extraction de bois et de créer treize parcs nationaux. La décision fut bien accueillie : les États-Unis ont promis d’emblée une aide de 50 millions de dollars et les compagnies forestières ont accepté sans rechigner de quitter certaines zones désormais protégées pour s’installer dans des lieux moins sensibles. Dans la foulée, plus de 11 % du territoire – presque 30 000 km2 de forêt pluviale – ont été déclarés zones d’intérêt naturel mondial. Des régions qui, outre leur faune et leur flore exceptionnelles, abritent des populations réputées pour leur patrimoine culturel et artistique.
Mais la création de parcs n’a été qu’une première étape. Ont suivi l’aménagement et la protection des sites, la mise en place d’infrastructures, la formation du personnel d’accueil et, enfin, la promotion. En matière de sauvegarde de la biodiversité, le pays a d’ores et déjà reçu le soutien de nombreux organismes (Wildlife Conservation Society, Trust the Forest, World Wide Fund for Nature) ainsi que de l’Union européenne, dont le projet Ecofac (Conservation et utilisation rationnelle des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale) a permis le développement de l’écotourisme à Lopé, le plus célèbre parc du pays. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et la Banque mondiale ont également appuyé le gouvernement pour l’aménagement de ses sites et la gestion de la biodiversité, à travers un projet financé par un don de 10 millions de dollars du Fonds mondial pour l’environnement.
Les pistes autrefois utilisées par les sociétés forestières facilitent l’accès aux parcs, mais doivent être modernisées. Dans le domaine de l’hébergement, beaucoup reste à faire également. La moitié des 130 hôtels du pays sont concentrés à Libreville, la capitale. Des projets de rénovation et de privatisation de structures d’accueil ont été lancés. Reste à renforcer l’existant avec la création de lodges et de campements. Si les privés ont le droit d’exploiter les parcs, pas question pour autant de faire n’importe quoi : l’investissement, protégé par une convention, doit obéir à un cahier des charges et respecter le modèle de concession touristique proposé par le Service des parcs nationaux du Gabon. Quelques agences locales proposent déjà des circuits et des produits.
Récemment, le Gabon a entrepris des efforts de promotion. Outre leur participation au Salon mondial du tourisme de Londres en novembre dernier, les autorités ont mis en avant le potentiel écotouristique du pays via des articles parus dans les magazines Vie sauvage (France), Travellers (Royaume-Uni) et Wanderlust (Pays-Bas). De quoi attirer des visiteurs et doper un secteur dont le poids économique reste encore très limité.

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