Les « Africains » de Sarkozy

Publié le 15 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Si Nicolas Sarkozy n’a pas – ou pas encore – de « monsieur (ou de Madame) Afrique » dans son entourage, et si nul n’occupait ce rôle au sein de son équipe de campagne, il bénéficie en la matière d’un réservoir de collaborateurs plus ou moins au fait des réalités du continent.
Les anciens ministres des Affaires étrangères Alain Juppé, Michel Barnier et Hervé de Charette ont à ce sujet des idées générales. Les anciens ministres de la Coopération Xavier Darcos et, surtout, Jacques Godfrain, des connaissances plus précises. Ancien hôte, lui aussi de la Rue Monsieur, le très expérimenté Michel Roussin – chez Bolloré depuis huit ans, où il est chargé du secteur Afrique – joue une partition discrète mais appréciée de consultant.
Un peu en retrait sur ce dossier depuis sa promotion au poste de chef de cabinet du candidat, David Martinon, 36 ans, est le conseiller diplomatique de Sarkozy. Il fut l’un des principaux rédacteurs du discours « fondateur » de Cotonou et le témoin de la plupart des rencontres entre les présidents africains et « Nicolas », au temps où ce dernier officiait place Beauvau. Ce jeune diplomate de carrière campe sur une ligne de rupture franche avec la « Françafrique » chiraquienne, les réseaux occultes et la « mal gouvernance ».
Donné comme probable secrétaire général de l’Élysée, l’incontournable Claude Guéant a lui aussi son carnet d’adresses africain, forgé dans l’ombre et dans l’exercice de ses fonctions. Y figure notamment un certain Georges Ouégnin, que l’on a vu porte de Versailles lors de l’investiture du candidat de l’UMP, en janvier. Les deux hommes se connaissent depuis vingt ans : « Il était à l’époque secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine et moi directeur du protocole de Félix Houphouët-Boigny ; depuis, nous sommes demeurés amis », se souvient le précieux « M. Georges », toujours aussi branché sur les présidences francophones du continent.
Même si leur expertise concerne beaucoup plus les Français d’origine africaine, les questions de diversité et la problématique de la discrimination positive chère au nouvel élu que la politique africaine de la France, Rama Yade – l’une des révélations de la campagne – et l’ancien footballeur Basile Boli auront sans doute un rôle à jouer. À l’instar de la très « sarkolâtre » (et ministrable) Rachida Dati pour le Maghreb.
Une chose est sûre, pourtant : même s’il est arrivé à Nicolas Sarkozy de considérer que la théorie du « domaine réservé » du président de la République en matière de politique étrangère constitue une dérive constitutionnelle à corriger, en Afrique comme ailleurs, ce sera lui, et lui seul, qui décidera.

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