Dettes africaines : comment le G20 veut forcer « l’égalité de traitement »

Pour amener les prêteurs privés et les sociétés chinoises à s’engager, les États du G20 entendent lier leurs mesures d’allègement de la dette à la participation de tous les créanciers.

La tour de China Development Bank à Pudong (Shanghai). © Zhang Peng/LightRocket via Getty Images)

La tour de China Development Bank à Pudong (Shanghai). © Zhang Peng/LightRocket via Getty Images)

NELLY-FUALDES_2024

Publié le 13 novembre 2020 Lecture : 6 minutes.

L’« Initiative pour la suspension du service de la dette » (ISSD),  adoubée par le G20 en avril, n’a-t-elle profité, in fine, qu’aux seuls créanciers privés ?

C’est en tout cas la lecture qu’en font plusieurs spécialistes des finances publiques. Malgré l’obligation – restée théorique – faite aux États bénéficiaires de l’ISSD de réserver les ressources économisées à la lutte contre la crise sanitaire et économique, dans les faits « ce qui a été économisé d’un côté a surtout permis à faire face aux échéances des prêts privés », décrypte une source impliquée dans les négociations.

Aussi : les bailleurs publics ont donc, indirectement, financé les banques, les traders et les fonds de pension…

Un nouveau « cadre commun » de traitement de la dette

Cette analyse paraît confortée par la nouvelle décision du club des pays riches. Réunis – de façon virtuelle – les membres du G20 ont acté ce 13 novembre un « cadre commun » de traitement de la dette des pays pauvres bénéficiaires des mesures d’assouplissement.

Le nouveau cadre impose deux points majeurs.

D’un, tous les créanciers du G20 et du Club de Paris « ayant des créances sur le pays débiteur, ainsi que tout autre créancier bilatéral officiel consentant ayant des créances sur le pays, coordonneront leur engagement avec le pays débiteur et finaliseront conjointement les principaux paramètres du traitement de la dette », explique le G20 dans son communiqué.

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Une centralisation du processus – en coordination avec le FMI également chargé de récolter et de fiabiliser les chiffres concernant la dette – censée permettre des négociations « ouvertes », « transparentes » et tenant « dûment compte des préoccupations spécifiques » des prêteurs et du pays bénéficiaires.

De deux – et surtout – tout pays pauvre obtenant un assouplissement de sa dette auprès des créanciers du Club de Paris et du G20 « sera tenu de demander à tous ses autres créanciers bilatéraux officiels et à ses créanciers privés un traitement au moins aussi favorable que celui convenu dans le protocole d’accord ».

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