Au nom des pairs

Publié le 15 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

« La marche déterminée de l’Afrique vers la conquête du XXIe siècle : rôle du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep). » Tel est l’intitulé, pour le moins ambitieux, du thème de la conférence qui a réuni vingt-trois pays du continent à Accra, au Ghana, du 8 au 10 mai. Élaboré dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), le Maep est un instrument de critique de l’Afrique par l’Afrique, un dispositif permettant de passer au crible le respect par chaque pays du continent des règles de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Un an après le 6e Forum africain de la gouvernance qui s’est tenu en mai 2006 à Kigali, au Rwanda, la conférence d’Accra a permis de faire un bilan d’étape. Et d’aboutir au constat suivant : depuis sa création, en mars 2003, le Maep connaît une évolution plus appréciable que celle du Nepad qui l’a conçu. Vingt-six pays, abritant les trois quarts de la population du continent, y ont adhéré. Trois d’entre eux (le Ghana, le Kenya et le Rwanda) se sont déjà soumis à un audit poussé de leurs forces et faiblesses en matière de gouvernance économique et de gouvernance politique et institutionnelle. Trois autres (l’Algérie, le Nigeria et l’Afrique du Sud) ont achevé leur évaluation interne et attendent de passer, début juillet, devant le panel des experts dirigé par la sociologue sénégalaise Marie-Angélique Savané.
Le Maep ne distribue pas de notes aux États, mais décèle leurs points forts et leurs points faibles, proposant aux uns de s’inspirer de ce qui marche chez les autres. Le Rwanda, par exemple, est systématiquement donné comme modèle. Avec 49 % de représentantes de la gent féminine dans les instances de décision, ce pays est le premier au monde dans le domaine de l’implication des femmes dans la gestion des affaires publiques.
S’il n’est pas parvenu, loin s’en faut, à révolutionner les murs politiques et économiques en Afrique, le Maep est un instrument de lutte contre la mauvaise gouvernance dont toutes les délégations et bailleurs de fonds présents à Accra s’accordent à dire qu’il doit être sauvegardé quel que soit le sort du Nepad. Les partenaires extérieurs l’ont compris, qui y voient un bon cadre de coopération pour aider les Africains à triompher de certains facteurs d’inertie qui entravent leur développement.
L’Allemagne, qui assure actuellement la présidence de l’Union européenne jusqu’au mois de juin 2007, a pris les devants. Son organisme de coopération internationale, la GTZ, et la Fondation Hans-Seidel, de l’Union chrétienne sociale (CSU, un parti allemand de droite), ont totalement pris en charge le financement de la conférence d’Accra.

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