Repeupler le désert

Publié le 14 avril 2008 Lecture : 2 minutes.

Disparités régionales en matière de développement, déséquilibre démographique, les Hauts-Plateaux et le Grand Sud bénéficient, depuis 2004, d’une attention particulière. Deux programmes de développement leur ont été consacrés. Objectif : aménager le territoire de manière harmonieuse pour redéployer la population et améliorer ses conditions de vie. Le 4 avril 2008, l’Agence nationale des autoroutes (ANA) a lancé un avis d’appel d’offres pour la réalisation d’une étude de faisabilité pour un projet d’axe devant traverser d’Est en Ouest les Hauts-Plateaux, une bande montagneuse séparant le littoral algérien, où se concentre, climat méditerranéen oblige, plus de 80 % de la population, de l’immensité désertique et riche en hydrocarbures du vaste Sahara.

Cette ambitieuse infrastructure devra relier les grands centres urbains de l’intérieur du pays, de Batna à Tlemcen, en passant par Sétif, Tiaret ou encore Saïda. Chacune de ces agglomérations disposera, selon la nouvelle stratégie de développement industriel initiée par Hamid Temmar, ministre de l’Industrie et des Participations de l’État, d’un pôle industriel spécialisé. Outre ce chantier pharaonique, qui devrait coûter la bagatelle de 5 milliards de dollars, le programme spécial de développement de la région des Hauts-Plateaux, lancé en 2004, prévoit deux autres projets structurants : une rocade ferroviaire sur plus de 1 000 kilomètres, et de gigantesques canalisations pour transférer l’eau entre les différents barrages en cours de réalisation, afin d’assurer l’approvisionnement en eau potable des villes et villages des Hauts-Plateaux et irriguer de vastes plaines céréalières.

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Le programme dédié au Grand Sud n’est pas moins ambitieux. Il concerne dix wilayas – Adrar, Laghouat, Biskra, Bechar, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, Tindouf, El-Oued et Ghardaïa – et prévoit la réalisation d’un campus universitaire dans chacun des chefs-lieux, la réalisation de 60 000 logements, d’infrastructures sportives et culturelles et d’une dizaine de centres hospitaliers universitaires (CHU). Cependant, deux projets se singularisent : la construction de la nouvelle ville de Hassi Messaoud (plus de 6 milliards de dollars, voir p. 89) et le transfert d’eau potable sur 700 kilomètres, depuis la nappe phréatique d’Aïn-Salah vers Tamanrasset (3 milliards de dollars). Le chantier a été lancé en février 2008. Outre l’investissement public dans le Grand Sud (près de 80 % du pays), il a été décidé d’instaurer, dans les dix wilayas concernées, le régime fiscal dérogatoire dont bénéficient les investissements (hors mines et hydrocarbures) dans les PME et le secteur agricole.

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