Algérie : la descente aux enfers d’Anis Rahmani, du cercle présidentiel à la prison

Le patron du groupe de presse Ennahar, jadis proche du pouvoir, a été condamné à cinq ans de prison ferme, le 15 novembre. Récit d’une déchéance.

Anis Rahmani, journaliste et PDG d’Ennahar. anis rahmani
© Zinedine Zebar

Anis Rahmani, journaliste et PDG d’Ennahar. anis rahmani © Zinedine Zebar

Publié le 18 novembre 2020 Lecture : 3 minutes.

Anis Rahmani, 49 ans, journaliste et PDG d’Ennahar, premier groupe de médias privé algérien, a été condamné, dimanche 15 novembre par le tribunal d’Alger, à cinq ans de prison ferme. De son vrai nom Mohamed Mokdem, Rahmani était poursuivi pour « outrage à un officier durant l’exercice de ses fonctions », « diffamation à l’encontre de l’armée », « outrage à corps constitué et « atteinte à la vie privée en enregistrant une communication sans l’accord du concerné ».

Les faits remontent à octobre 2018 lorsque Ennahar TV a diffusé un enregistrement d’une conversation téléphonique entre Anis Rahmani et un colonel des services de renseignements. Cet épisode en dit long sur l’influence passée du patron du groupe de médias.

Bras de fer avec le renseignement

Le 9 octobre 2018, des agents en civil de la Direction des affaires de sécurité (DAS), une branche des services de renseignement, se présente au siège d’Ennahar pour y interpeller Smaïl Djerbal, rédacteur en chef d’Alg24, site francophone appartenant au groupe. Les services souhaitaient l’entendre sur un article publié la veille dans lequel la rédaction se demandait pourquoi les services de renseignements n’intervenaient pas dans la crise qui secouait l’Assemblée nationale après la destitution de son président par des députés du FLN.

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