Mahamadou Sako
Président de Afrique SA, associé et membre du conseil d’administration de Deloitte France
Publié le 14 avril 2008 Lecture : 1 minute.
Jeune Afrique : Comment voyez-vous évoluer l’entreprise africaine ?
Mahamadou Sako : La situation s’améliore. À travers les missions que nous effectuons, nous constatons que trois grands secteurs d’activité connaissent un important développement. Il s’agit des télécoms, qui bénéficient du boom du cellulaire. La vente de licences rapporte beaucoup d’argent aux États. Les banques sont également très actives : la plupart des établissements africains possèdent de nombreuses liquidités. Les matières premières pétrolières et minières, enfin, profitent de la demande chinoise.
Quelles en sont les conséquences sur l’emploi ?
À mon sens, la baisse du taux de chômage ne dépend pas seulement du dynamisme de l’économie africaine. Sur le continent, les problèmes d’emploi sont surtout liés à un manque d’adéquation des formations proposées par les universités avec le marché du travail. Nombre de talents en sont issus, mais ils ne sont pas adaptés à la demande en main-d’uvre des entreprises. Il faut donc revoir les politiques générales d’éducation, et se poser la question de créer des business school à l’américaine ou des stages de formation continue dans lesquels les entreprises sont impliquées, pour produire des compétences conformes aux attentes des recruteurs.
Dans ce contexte, que peut apporter le colloque Afrique SA que vous organisez le 24 avril ?
Avec l’Essec et les grandes entreprises françaises et africaines qui y participeront, nous entendons évidemment apporter notre pierre au développement du continent. Dans cette perspective, nous réfléchissons notamment, en ce moment, au rôle des diasporas, qui veulent s’investir dans l’essor de leurs pays respectifs. L’Union africaine ayant fait d’eux la sixième zone économique africaine, il convient maintenant de savoir comment ils peuvent le mieux servir l’Afrique : depuis l’extérieur, ou bien en y revenant ?
