L’immigration en partage
Un accord de gestion concertée des flux migratoires devrait être signé à l’occasion de la prochaine visite à Tunis de Nicolas Sarkozy.
La Tunisie devrait être le premier pays maghrébin à signer avec la France – lors de la prochaine visite du président Nicolas Sarkozy, fin avril – un accord de gestion concertée des flux migratoires. Carthage a reçu plusieurs gages de la partie française. En novembre 2007, en visite à Tunis, le ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement, Brice Hortefeux, a insisté sur les liens historiques entre les deux pays et sur leurs partenariats économiques « exceptionnels ». De leur côté, ses interlocuteurs, Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires étrangères, et Ali Chaouch, ministre des Affaires sociales et des Tunisiens à l’étranger, ont, à plusieurs reprises, souligné la « particularité » de leur pays, notamment la « très grande qualité de la formation scolaire et universitaire et la présence de travailleurs tunisiens qualifiés sur le sol français ». Le message a été relayé une nouvelle fois les 27 et 28 mars par de hauts fonctionnaires tunisiens venus rencontrer Brice Hortefeux à Paris. Bien sûr, comme pour le Sénégal, le Bénin, le Gabon et le Congo, les précédents signataires, l’accord de Tunis a lui aussi été conçu dans le cadre d’une approche globale comprenant trois volets indissociables : l’organisation de la migration légale, la lutte contre l’immigration illégale et le codéveloppement. Mais tout en tenant compte « des spécificités tunisiennes », précise-t-on au ministère de l’Immigration. En clair, il faut distinguer la Tunisie des pays subsahariens. Des dispositions particulières ont été prévues pour les étudiants tunisiens, qui sont plus de 9 000 à s’être inscrits en France en 2007-2008. Ils pourront bénéficier de plusieurs facilités, notamment la possibilité de travailler sans autorisation préalable et l’élévation du plafond du nombre d’heures de travail annuelles. Un programme « Jeunes professionnels » destiné aux 18-35 ans offre aussi la possibilité de travailler en France pendant dix-huit mois afin d’acquérir une première expérience professionnelle. Par ailleurs, les personnes hautement qualifiées se verront accorder une carte « compétences et talents » délivrée pour une période de trois ans, renouvelable une seule fois. Il en sera attribué plus de cinq cents par an, contre une moyenne de cent pour les pays subsahariens. En contrepartie de ce dispositif, la Tunisie s’engage à accepter le retour d’un plus grand nombre de ses ressortissants en situation irrégulière.
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