En rachetant Teranga Gold, Naguib Sawiris se pose en leader à la Bourse de Londres
Profitant du retrait de Randgold, le milliardaire égyptien veut faire d’Endeavour le plus grand producteur d’or coté dans la capitale britannique.
La société canadienne Endeavour GoldCorp compte faire une entrée remarquée à la Bourse de Londres, après avoir conclu un accord de fusion-acquisition avec sa rivale canadienne Teranga Gold.
Moyennant 1,86 milliard de dollars, ce contrat lui permettra d’ajouter à son portefeuille ouest-africain une quatrième mine au Burkina Faso, ainsi que la mine de Massawa, au Sénégal, que Teranga a achetée à Barrick cette année et qui a été couplée avec son exploitation existante de Sabodala.
Selon son actionnaire principal, le milliardaire égyptien des télécommunications Naguib Sawiris, qui investit 200 millions de dollars dans le nouveau groupe en détiendra 19 % des parts, la nouvelle société sera le principal producteur d’or coté à Londres, et devrait voir s’ouvrir les portes de l’indice FTSE 100.
1,5 million d’onces d’or par an
Une place que la société gagnera aussi grâce au retrait de Randgold, qui a quitté la cote londonienne après son rachat par le deuxième producteur mondial, Barrick Gold. Les principales entreprises du secteur encore présentes dans l’indice sont le russe Polymetal et le mexicain Fresnillo. Combinés, Endeavour et Teranga produiront plus de 1,5 million d’onces d’or par an, ce qui correspond à l’objectif de Polymetal pour 2020.
Sébastien de Montessus, le directeur général d’Endeavour, s’est félicité le 16 novembre dans un communiqué « du profil amélioré que présentera la nouvelle société sur les marchés financiers, soutenue par un bilan sain et de fortes capacités de trésorerie promettant un rendement durable ».
Les actionnaires actuels d’Endeavour et de Teranga détiendront respectivement 66 % et 34 % de la nouvelle société, Endeavour payant 0,47 de ses propres actions pour chaque action de Teranga, soit une prime de 5,1 % par rapport au cours de clôture de Teranga le 13 novembre à la Bourse de Toronto.
La sécurité sénégalaise pour contrebalancer le risque burkinabè
Dans un communiqué, la société britannique évoque en outre un financement de 800 millions de dollars négocié auprès d’un consortium de banques, dont Citigroup, HSBC et ING, qui sera utilisé pour consolider les dettes d’Endeavour et de Teranga.
Pour les analystes de Berenberg, « la fusion renforcera la position d’Endeavour en tant que plus grand producteur d’or en Afrique de l’Ouest, tout en ajoutant une production à long terme provenant d’une juridiction à moindre risque [le Sénégal] afin de contrebalancer le poids relativement important du groupe vis-à-vis du Burkina Faso ».
L’accord a été soutenu par le véhicule d’investissement de Naguib Sawiris, La Mancha, ainsi que par les actionnaires d’Endeavour, Tablo et Barrick, précise l’entreprise.
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