Katsav aggrave son cas
Publié le 14 avril 2008 Lecture : 1 minute.
Coup de théâtre, mardi 8 avril, au tribunal de Jérusalem, où s’est ouvert le procès de l’ancien président israélien Moshe Katsav. Poursuivi pour une série de délits sexuels allant du « simple » harcèlement à des actes indécents commis sur des secrétaires alors qu’il était encore ministre du Tourisme, Katsav avait en effet réussi à faire adopter en juin 2007 par le procureur général Menachem Mazouz un compromis dans lequel sa reconnaissance de fautes, sinon mineures, du moins passibles du sursis, l’exonérait des poursuites pour viol que sa victime présumée, une certaine « A. », faisait planer sur sa tête. Les organisations de défense des droits des femmes avaient eu beau protester, on s’était plus ou moins fait une raison sur le fait que Katsav, aujourd’hui sexagénaire, avait réussi à tirer, si l’on peut dire, son épingle du jeu, avec la complicité d’une justice à deux vitesses.
D’où la surprise qui a fait trembler les bancs du public quand celui-ci a appris que Katsav, de sa propre initiative, renonçait aux termes de l’accord qu’il avait lui-même sollicité quelques mois plus tôt pour échapper à la prison ! Dès lors, l’action judiciaire va reprendre de plus belle. L’ancien président sera bel et bien inculpé de viol, ce qui peut lui valoir près de vingt années derrière les barreaux, ainsi que de lourdes indemnités. Mazouz, qui a perdu un peu de son prestige dans l’affaire, est furieux de cette volte-face. Les féministes exultent. L’entourage de l’ancien président ne cache pas son désarroi.
Quant aux véritables motifs qui ont poussé l’accusé à s’exposer de la sorte, on les ignore. Katsav espère-t-il convaincre les juges de son innocence en s’avançant vers eux avec sa chemise ouverte sur une poitrine nue ? Toujours est-il que tout avait été fait pour qu’il aborde son procès dans les meilleures conditions : il avait conservé son appartement de fonction, une voiture avec chauffeur et même deux secrétaires, qui n’ont pas froid aux yeux, celles-là !
