Mozambique : dérapage annoncé du déficit public

L’agence de notation Moody’s prévoit une explosion du déficit budgétaire, à 12% du PIB, en raison de la hausse des dépenses publiques de 28%. Une progression inquiétante à court-terme mais qui servira essentiellement à financer des investissements.

Le début de production du gaz en 2018 devrait nettement améliorer la situation budgétaire. © DR

Le début de production du gaz en 2018 devrait nettement améliorer la situation budgétaire. © DR

Publié le 14 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Sept mois après avoir accordé la notation B1 aux émissions souveraines en devises locales et étrangères du Mozambique, Moody’s fait part de son inquiétude sur l’évolution des comptes publics et de la dette. Déjà, en septembre dernier, l’agence de notation internationale avait cité en tant que facteurs négatifs des déséquilibres structurels des comptes publics, de forts niveaux d’endettement, et un déficit chronique de la balance des comptes courants. Cette fois, dans une note diffusée le 14 avril, Moody’s a annoncé un dérapage budgétaire pour 2014. « La politique bugdétaire du gouvernement du Mozambique sera largement expansionniste en 2014 et causera une augmentation du déficit global, atteignant jusqu’à 12% du PIB », a souligné l’agence, rappelant que ce serait « le plus important déficit dans la période post guerre civile ».

Le plus important déficit depuis la guerre civile

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Commandes

En moyennne, le déficit public du pays d’Afrique australe s’était élevé à 3,7% du PIB entre 2003 et 2012. Le dérapage annoncé pour 2014 s’explique par la conjonction de la hausse des dépenses (+28% par rapport à 2013) et de la baisse des recettes.

Du côté des dépenses, le pays s’est engagé dans le financement d’une flotte pour exploiter les ressources halieutiques du pays ainsi que l’achat de bateaux patrouilleurs pour protéger les zones de pêche. Une trentaine de navires a ainsi été commandée en 2013 par l’agence publique Ematum aux chantiers Constructions mécaniques de Normandie (CMN), installés à Cherbourg en France, pour un total de 200 millions d’euros.

Par ailleurs, le Mozambique devrait dépenser jusqu’à 15% de son PIB en investissements, « ce qui devrait renforcer une croissance déjà élevée, prévue au-dessus de 8% cette année », selon Moody’s.

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Le Mozambique devrait dépenser jusqu’à 15% de son PIB en investissements, renforçant encore la croissance

Tendance inversée

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En face, les recettes devrait naturellement diminuer fortement : en 2013, le pays avait en effet bénéficier de rentrées d’argent exceptionnelles, la compagnie italienne ENI ayant accepté de payer 400 millions de dollars de taxes dans le cadre de la cession au chinois CNPC de 20% dans le bloc gazier offshore Area 4 pour 4,21 milliards de dollars.

Conscient de ces difficultés budgétaires à venir, Moody’s indique que le gouvernement a décidé de n’appliquer qu’une hausse de 13% des salaires, contre 20% au cours des années précédentes. Mais cela ne devrait pas suffir pour empêcher une nette augmentation de la dette. Celle-ci pourrait atteindre 47% en 2014 (44% en 2013) puis 50% en 2015.

« À moyen terme, toutefois, l’évolution du ratio dette-PIB pourrait être inversée par le début de la production de gaz naturel liquéfié (GNL) prévue pour 2018-2020. Le FMI estime que la production de GNL contribuera à 20% du PIB et 50% des exportations en 2023 », conclut Moody’s.

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