Capital-risque : le Fadev mise sur le crowdfunding
Lancé en octobre dernier, ce nouveau véhicule d’investissement solidaire pour les PME africaines va bénéficier d’une plateforme de finance participative dès le 28 avril. Une première en Afrique francophone.
Fini le fonds Afrique de la société de capital-risque solidaire Garrigue et place au Fonds Afrique pour le développement (Fadev). Si le cap est maintenu, l’heure est au changement d’échelle, le plafond de financement étant passé de 50 000 à 100 000 euros. Depuis sa création en 2005, le fonds Afrique a accompagné une vingtaine d’entreprises dans leur développement, avec un ticket moyen de 30 000 euros. Son portefeuille d’une quinzaine de PME sera transféré au Fadev cet été.
Afin de monter en puissance et voler de ses propres ailes, une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) a été constituée en octobre dernier. Avec le double avantage d’assurer un partage du pouvoir équilibré entre les différentes catégories de sociétaires et de leur permettre de défiscaliser une partie de leur placement. « Dès le départ, nous avions en tête que lorsque le fonds Afrique se développerait, il faudrait autonomiser le véhicule », note Johann Fourgeaud, chargé d’investissements solidaires au Fadev.
« Pour l’heure, le fonds est abondé à hauteur de 750 000 euros, mais l’objectif est d’atteindre 2 millions d’euros à la fin de l’année », précise-t-il. Pour ce faire, le Fadev compte sur le soutien de divers partenaires (AFD, I&P, Crédit agricole, Crédit coopératif…). Et, grande nouveauté, sur les contributions des particuliers – y compris en Afrique – grâce à la plateforme de crowdfunding www.fadev.fr qui sera lancée le 28 avril, « permettant aux souscripteurs de suivre l’évolution des projets qui leur tiennent à cœur ».
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Formalisation
« L’idée, c’est de soutenir le développement endogène, donc de cibler des PME portées par des Africains, valorisant des ressources africaines, tournées vers les marchés africains », résume Johann Fourgeaud. Avec un focus sur le champ de la transformation agro-alimentaire et un intérêt particulier pour les problématiques énergétiques, les NTIC ou encore l’artisanat industriel. Dix entreprises ont d’ores et déjà été retenues et deux d’entres elles seront présentées à l’occasion du lancement du site.
Dans les huit pays d’intervention (Togo, Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Cameroun, Burkina, Congo), le Fadev s’appuie sur des structures privées locales – à l’image du Forum des jeunes entreprises du Congo ou du Centre de communication et de développement de l’entreprise en Côte d’Ivoire – pour l’aider à sélectionner les entreprises candidates.
Pédagogie
« Un premier filtre, qui permet un diagnostic rapide », souligne Johann Fourgeaud. « Les PME soutenues se situent à la limite du formel et de l’informel. Il y a tout un travail pédagogique, c’est pourquoi nos partenaires locaux exercent un coaching comptable et managérial mensuel. »
Pour les entreprises bénéficiaires du dispositif, le remboursement est mensuel ou trimestriel, avec un taux d’intérêt de 8 % par an, « soit moitié moins que le taux bancaire local, dans l’hypothèse où une banque accepterait le dossier… ». Une fois qu’elles ont été accompagnées pendant cinq à sept ans, « l’objectif est qu’elles se soient suffisamment développées pour pouvoir s’adresser à I&P, par exemple. Nous sommes dans la même rhétorique, mais eux prennent le relais au-delà de 100 000 euros de besoin de financement. »
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