Éthiopie : Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix en guerre dans le Tigré

L’armée éthiopienne affirme se rapprocher de la « phase finale » de l’offensive lancée le 4 novembre contre la région dissidente du Tigré par le Premier ministre Abiy Ahmed, et promet qu’il n’y aura « aucune pitié ». Présenté comme une opération éclair, le conflit menace cependant de s’enliser…

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed lors d’une cérémonie d’hommage aux forces de défense nationales, à Addis-Abeba, le 17 novembre 2020. © EDUARDO SOTERAS/AFP

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed lors d’une cérémonie d’hommage aux forces de défense nationales, à Addis-Abeba, le 17 novembre 2020. © EDUARDO SOTERAS/AFP

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Publié le 24 novembre 2020 Lecture : 4 minutes.

« La guerre est l’incarnation de l’enfer pour tous ceux qui y participent. Je suis passé par là et j’en suis revenu. » Le 10 décembre 2019, à Oslo, Abiy Ahmed entame son discours de lauréat du prix Nobel de la paix par le récit – poignant – de son expérience d’opérateur radio sur le front de Badme, pendant la guerre entre l’Éthiopie et l’Érythrée, en 1998. « Il y a ceux qui n’ont jamais vu la guerre, mais qui la glorifient. Ils n’ont pas vu la peur, la fatigue et la destruction, poursuit-il devant l’auditoire. Ils n’ont pas non plus ressenti le triste vide de la guerre après le carnage. »

Le Premier ministre éthiopien s’éclipsera ensuite sans un mot pour les journalistes, évitant opportunément les questions qui fâchent sur les violences intercommunautaires qui, déjà, gagnent déjà le pays ou sur la menace d’un report des élections – et qui auraient pu tempérer l’optimisme soulevé par son allocution.

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