Les perles de Sahhaf

Publié le 16 avril 2003 Lecture : 1 minute.

Selon le quotidien saoudien Al-Hayat, le ministre irakien de l’Information Mohamed Saïd el-Sahhaf bénéficiait d’une grande audience auprès des Saoudiens en raison de la richesse de son lexique d’insultes. Les téléspectateurs du royaume guettaient ses apparitions et se délectaient de ses discours tant l’homme excellait à invectiver ses ennemis américains et britanniques. La dernière mode consiste à s’interpeller avec les mots puisés dans son lexique, devenus usuels sur les lieux de travail dans le cadre du « l’humour autorisé ».
« Chaque fois que Sahhaf se montrait à la télévision lors de ses conférences de presse, les Saoudiens se bousculaient devant leurs écrans, écrit le journal, non pas pour recueillir les dernières informations sur la bataille, mais pour retenir et citer ses dernières trouvailles. » Le mot alouj, par exemple, jusque-là peu usité, est devenu le plus courant du langage saoudien dès le premier jour des hostilités. Deux autres vocables s’y ajoutent : mourtazaqa (« mercenaires ») et awghad (pl. de waghd, « canaille »). Un courrier électronique signale qu’il existe désormais un dictionnaire intitulé Le Best Of de Sahhaf. « Il ne faut pas tarder à l’acquérir, poursuit Al-Hayat, car il a été diffusé en nombre limité. »
Enfin, la chaîne de télévision libanaise LBC a consacré une émission spéciale pour percer le sens du mot alouj en posant la question au ministre irakien lui-même. Sahhaf a répondu que le terme avait plusieurs significations, dont celle qu’il utilise et qui désigne « des vers qui collent, aspirent le sang et font partie de l’espèce des bêtes puantes ».

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