Le prochain Bush
Publié le 16 avril 2003 Lecture : 2 minutes.
– On a beaucoup parlé des sosies de Saddam, mais personne n’a évoqué les sosies de George Bush, s’étonne mon ami John Gossip, dans ce restaurant de Washington où nous avons nos habitudes. Je sursaute.
– Le fléau de Bagdad aurait des sosies ?
– Of course. Pourquoi crois-tu qu’il s’appelle W. ? C’est un numéro de série.
– Explique.
– Quand Bush le père et sa femme Barbara eurent leur fils, ils le prénommèrent George A. Mais le bébé était tellement laid que, n’osant affronter la bonne société de Houston avec un avorton pareil, ils le remplacèrent par un sosie : George B.
– Je ne comprends pas. Si c’est un sosie, il est aussi laid que l’original.
– Certes, certes. Mais il avait une petite fossette au menton, ce qui changeait tout. Les patriciens du Texas et leurs rombières s’attendrissaient, penchés sur le landau.
– Étonnant.
– Ce n’était que le début d’une longue saga. À l’âge de 5 ans, George B. n’avait toujours pas prononcé un seul mot, ni même un seul blurp significatif. Ses parents le remplacèrent donc par un sosie, George C., qui justifiait d’un Q.I. un peu plus élevé. Ce qui lui permit de réussir l’examen d’entrée en maternelle.
– On sous-estime parfois la difficulté d’entrer en maternelle.
– Hélas ! s’il savait parler, George C. présentait toutefois un défaut rédhibitoire : il était nul en calcul. Pour lui, deux plus deux égalait tout sauf quatre. Les répétiteurs s’arrachaient les cheveux. Exit C. et place à George D. Bush. Lequel calculait parfaitement le carré de l’hypoténuse mais dansait comme un pied. Or nul n’ignore qu’un gentleman du Sud doit briller au bal annuel des pétroliers. D. disparut dès la première valse. Je te passe quelques sosies et nous voilà à George R. Comment un crétin comme W. peut-il avoir la prestigieuse université de Yale sur son C.V. ? Facile : George R. était un redoutable bosseur. Cela dit, on s’en débarrassa dès la remise du diplôme, car l’ami R. avait quelques idées de gauche. Dès George S., on en revint au modèle classique : benêt, bafouilleur et très à droite.
– Est-ce à dire que W. est le dernier avatar de cette triste lignée ?
– Pas du tout. Wolfowitz et Rumsfeld, qui ont repris le rôle de papa Bush et de Barbara, sont déjà en train de polir la prochaine marionnette. Quand les Arabes vont rappeler à l’Amérique qu’elle a promis de résoudre le problème palestinien dès la fin de la guerre en Irak, le nouveau sosie, George X. Bush, va prétendre qu’il n’a jamais rien promis, ce qui est la plus stricte vérité…
