[Série] Comment les « dons » de Khalifa à l’Algérie… ont fini dans sa poche (1/3)

Le businessman avait promis d’offrir 5 usines de dessalement à son pays. Un engagement qui s’est finalement conclu… par l’achat d’une somptueuse villa sur la Côte d’Azur. Explication.

L’ex-golden boy algérien a été condamné à dix-huit ans de prison ferme. © Frederic REGLAIN /GAMMA

L’ex-golden boy algérien a été condamné à dix-huit ans de prison ferme. © Frederic REGLAIN /GAMMA

FARID-ALILAT_2024

Publié le 30 novembre 2020 Lecture : 5 minutes.

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[Série] Rafik Khalifa ou la déchéance d’un golden boy algérien

Le sulfureux homme d’affaires Rafik Khalifa a été condamné le 15 novembre à dix-huit ans de prison. Retour sur un destin hors du commun, des soirées people de Cannes à la prison d’El Harrach, l’un des établissements pénitentiaires les plus célèbres d’Algérie.

Sommaire

Une escroquerie à 65 millions de dollars. L’histoire commence en mars 2002, lorsque Rafik Khalifa fait part aux autorités algériennes de son désir d’offrir à l’État cinq stations de dessalement d’eau de mer flambant neuves afin de faire face à la pénurie d’eau chronique qui frappe l’Algérie.

Le président Bouteflika, qui a pris sous son aile ce jeune milliardaire à qui tout réussi, accepte, et donne instruction au gouvernement de débloquer toutes les procédures liées à l’importation des stations. L’affaire est menée tambour battant, comme de coutume avec ce golden boy dont on loue le sens de l’entrepreneuriat, le bagout et l’audace de celui à qui tout réussi.

Le dossier connaît un début de concrétisation le 30 mars 2002, au siège du ministère de l’Énergie et des Mines. Autour de la table : deux responsables de ce département, un autre du ministère de l’Hydraulique, deux cadres de Khalifa Bank ainsi qu’un certain Stephen Woods.

Citoyen britannique, ce dernier se présente comme conseiller personnel du prince Saoud Ben Saad Ben Mohamed Ben Abdelaziz Al Saoud, propriétaire de l’entreprise HUTA-SETE, spécialisée dans la vente d’installations portuaires.

Une aubaine

C’est auprès de cette firme saoudienne que Rafik Khalifa compte acquérir ces fameuses stations qu’il se propose d’offrir à ses compatriotes. Les négociations entre l’acquéreur et le vendeur ont tellement avancé que les équipements devront arriver au port d’Alger à la fin du mois de juin. Montant de la transaction : 65 millions de dollars.

Bien s’informer, mieux décider

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