Il faut sauver le parc du Niokolo Koba

La gestion du parc national sera confiée à des opérateurs privés d’ici à la fin de l’année.

Publié le 16 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

La privatisation partielle du parc national du Niokolo Koba, au Sénégal, doit avoir lieu avant la fin de cette année. L’information a été confirmée par le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Protection de la nature, Modou Fada Diagne, le dimanche 6 avril. « Le Niokolo Koba ne sera pas privatisé en tant que tel, mais sa gestion sera ouverte aux privés », nous précise le ministre, pour qui « l’État n’a plus les moyens aujourd’hui d’assurer seul les investissements nécessaires à la sauvegarde du parc ». Ce parc national est la plus grande aire protégée du Sénégal, avec une superficie de 913 000 km2, située à la frontière sud-est du pays. Créé en 1954, il a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1981. Il n’emploie plus actuellement que 77 personnes, contre 184 en 1982. À terme, la gestion des lieux, des infrastructures d’hébergement et de surveillance, ainsi que l’accueil des visiteurs seront confiés à des acteurs privés.
L’État garde la main sur le domaine foncier, la faune et la flore, par l’intermédiaire de la Direction des parcs nationaux (DPN), qui s’occupait de la gestion du domaine depuis l’indépendance. Ce projet de privatisation, auquel on pensait déjà au temps du président Diouf, doit permettre de pallier la réduction du budget, qui lui est alloué chaque année par l’État, qui est passé de 32 millions de F CFA (48 800 euros) en 1982 à 10 millions F CFA en 2002. « Nous n’avons plus les moyens de subventionner le Niokolo Koba qui chaque jour coûte 11 F CFA par hectare à l’État, alors qu’il ne rapporte que 2 F CFA au Trésor public », calcule Modou Fada Diagne. Conséquence de ce manque de moyens : il devient urgent de réhabiliter des infrastructures usées par le temps. L’arrivée d’un partenaire privé doit également relancer l’affluence touristique du Niokolo Koba, qui attire seulement 3 500 visiteurs, en moyenne, chaque année.
Le processus de privatisation n’est pas encore clairement défini. S’inspirant des modèles appliqués dans les réserves kényanes ou sud-africaines, les services du ministère de l’Environnement travaillent actuellement à l’élaboration d’un cahier des charges.
Il est déjà prévu que le parc soit séparé en trois subdivisions, placées entre les mains d’un seul ou de plusieurs opérateurs. « Le parc est vaste et nous voulons avoir la garantie que les partenaires retenus auront la capacité de gérer leur parcelle », explique le ministre. Cette division devrait également faciliter la surveillance du domaine, qui doit faire face depuis de trop nombreuses années à des actes de braconnage et à l’exploitation illégale de ses ressources forestières.

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