Delphine Traoré (Allianz Africa) : « Malgré les cessions, notre chiffre d’affaires a triplé en Afrique »
Alors que son retrait de plusieurs pays en 2019 laissait craindre un repli d’Allianz sur le continent, le géant allemand adopte une stratégie ambitieuse, s’aventurant en dehors de son bastion historique.
Après la signature d’un partenariat stratégique fin septembre avec Jubilee Holdings – le plus grand groupe d’assurance d’Afrique de l’Est et ses quelque 210 millions de chiffre d’affaires, selon les derniers résultats publiés en 2018 -, la filiale africaine d’Allianz confirme ses ambitions de croissance panafricaine.
Delphine Traoré, directrice des opérations chez Allianz Africa, revient pour Jeune Afrique sur le changement de braquet de la stratégie du groupe. La Burkinabè, qui a intégré le géant allemand des assurances il y a quinze ans, détaille les raisons pour lesquelles Allianz a choisi de continuer à investir tous azimuts sur le continent après être sorti de certains marchés jugés moins porteurs.
Si Allianz a dégagé environ 660 millions d’euros de revenus l’an dernier (Égypte, Maurice et Afrique du Sud inclus), ce sont au total plus de 600 millions d’euros qui ont été investis au cours des quatre dernières années sur le continent. Prise de participation au capital d’Africa Re, nouveaux partenariats, transformation digitale… Tour d’horizon de ce que représente Allianz aujourd’hui en Afrique.
Jeune Afrique : Comment le pilotage de l’activité d’Allianz en Afrique est-il organisé aujourd’hui ?
Delphine Traoré : Notre activité est essentiellement gérée à travers quatre différents « hubs » sur le continent. Celui de Casablanca regroupe la majorité des équipes finances, communication, risques ainsi que la direction générale.
Nairobi rassemble les équipes fusions et acquisitions. Il a été créé en 2018 afin de gérer notamment les discussions avec Jubilee Holdings, qui était une grosse acquisition pour nous, mais aussi de pouvoir travailler à l’intégration de nos activités respectives, une fois l’opération validée par les régulateurs.
Nous avons également un « hub » à Abidjan, où je suis moi-même basée depuis deux ans, pour les équipes IT, souscription, réassurance, juridique et conformité. Enfin, à Paris – qui était le « hub » originel dont le rôle reste important -, Allianz peut rester proche de ses clients et de ses courtiers opérant depuis la France vers l’Afrique francophone de la zone Cima (Conférence interafricaine des marchés d’assurance).
Organisée de la sorte, notre structure permet de gérer nos activités dans douze pays ainsi que nos clients dans 49 marchés du continent.
En ce qui concerne vos pays d’implantation, votre périmètre s’est-il à nouveau ouvert cette année ?
Oui, en effet. Nous venons de signer un accord de partenariat stratégique dans cinq pays africains avec le groupe kényan d’assurance Jubilee Holdings Limited, dont trois où nous n’étions pas présents auparavant : la Tanzanie, l’Ouganda et le Burundi.
Au niveau de la zone Maghreb, Allianz est présent au Maroc (à travers Allianz Maroc et Euler Hermes – la compagnie assurance-crédit du groupe Allianz) et en Tunisie (à travers Euler Hermes).
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