Désastre sous-évalué
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Environ 3,3 millions de personnes sont mortes en République démocratique du Congo depuis le début de la guerre, en août 1998. Ce chiffre, publié le 8 avril par l’organisation non gouvernementale International Rescue Committee (IRC), dévoile l’étendue d’un désastre jusqu’ici sous-évalué. « Le conflit au Congo-Kinshasa a été le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale, souligne George Rapp, président de l’ONG basée à New York, c’est une catastrophe humanitaire d’une ampleur choquante et abominable. »
Pas moins de six pays africains ont envoyé leurs armées en ex-Zaïre, jouant notamment sur l’exacerbation des rivalités ethniques et des tensions à l’est du pays. La plupart des victimes sont mortes des conséquences de la guerre : au moins 85 % des décès sont dus à des maladies curables et à des phénomènes de malnutrition liés au déplacement forcé de personnes fuyant les combats, ainsi qu’à l’effondrement du système sanitaire et économique du pays, poursuit l’IRC.
Pour établir des statistiques les plus fiables possible, l’organisation a mesuré la mortalité sur une population de 9,3 millions de personnes dans l’est de la RDC, et sur 31,2 millions dans l’ouest. Selon cette enquête, il apparaît qu’environ 30 000 décès surviennent chaque mois depuis le déclenchement des hostilités.
Dans la partie orientale du pays, les conditions sanitaires se sont encore plus détériorées que dans l’Ouest. L’étude réalisée par l’IRC dans certaines zones montre qu’au moins un enfant sur deux décède avant d’avoir atteint sa deuxième année, et que le taux de morts violentes y a fortement augmenté en 2002, par comparaison aux trois premières années de guerre. Si bien que les perspectives de mortalité en RDC apparaissent bien pires que celles enregistrées en d’autres zones de conflits, notamment dans les Balkans et en Irak.
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