Des armes pour l’Irak !

Publié le 16 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

La Maison Blanche veut faire de l’Irak de l’après-guerre un client prioritaire des ventes d’armes américaines et ouvrir un nouveau marché à l’industrie de l’armement.
Les livraisons de matériels militaires à l’Asie et au Moyen-Orient ont augmenté depuis que les États-Unis ont levé les sanctions contre cinq pays après les attentats du 11 septembre 2001. L’Inde, par exemple, importe pour 0,5 milliard de dollars d’armes par an et a acheté aux firmes américaines des pièces détachées de chasseurs, du matériel de vision nocturne et des munitions de DCA. Le Pakistan a acquis des systèmes antimissiles et des pièces détachées de chasseurs F-16.
L’Arménie, l’Azerbaïdjan et le Tadjikistan se partagent environ 100 millions de dollars d’aide américaine par an pour des achats de matériel et le financement de la formation militaire. Ces achats sont relativement modestes, mais ils sont tout bénéfice, car il n’y a aucune dépense de développement.
La guerre d’Irak a fait aux avions, aux chars et à l’infrastructure de pilotage automatique une publicité dont l’industrie devrait profiter après la fin des hostilités.
L’Irak pourrait être un des premiers clients. Dans la rallonge budgétaire votée le mois dernier, l’administration Bush a demandé l’autorisation de vendre des munitions à l’Irak « si le président décide que l’exportation d’un tel article est dans l’intérêt national des États-Unis ».
Actuellement, le Congrès n’a pas à approuver les ventes d’armements à l’Irak. Une commission de la Chambre des représentants a amendé le projet de loi pour limiter les achats irakiens à du matériel qui ne soit pas de combat tel que des combinaisons de protection chimique, mais le Sénat n’y a pas touché.
L’Irak a dépensé 1,6 million de dollars en 1990, la dernière année il était autorisé à acheter du matériel d’armement américain. Il pourrait recevoir des millions de dollars d’aide étrangère après la guerre.
Des voix s’élèvent pour dénoncer les risques que présentent des ventes d’armes dont on ne sait pas comment elles seront utilisées. D’autres, au contraire, pensent que ces ventes pourraient encourager les pays étrangers à prêter plus d’attention au point de vue américain et les détourner de la recherche nucléaire.
L’Amérique a décrété des sanctions contre l’Inde et le Pakistan en 1998 lorsqu’ils ont procédé à des essais nucléaires et contre trois anciennes Républiques soviétiques, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et le Tadjikistan, pour violation des droits de l’homme. En février, la firme Raytheon a payé une amende de 25 millions de dollars après avoir été accusée de violer les sanctions en vendant au Pakistan des systèmes de radio à longue portée.
Selon la loi qui régit les exportations, l’agence de coopération du Pentagone doit vérifier si les ventes importantes présentent ou non des risques pour la sécurité. On ne considère pas que les avions C-130, par exemple, et les radars compromettent « l’équilibre militaire fondamental dans la région ».

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