Concorde cloué définitivement au sol

Air France et British Airways mettront fin aux vols du supersonique en novembre prochain.

Publié le 16 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

C’est une page de l’aéronautique européenne qui se tourne avec l’annonce de l’arrêt définitif, le 1er novembre prochain, des vols du supersonique franco-britannique. Les compagnies aériennes Air France et British Airways, uniques exploitants du Concorde depuis son entrée en service, en janvier 1976, ont rendu publique l’information le 10 avril. Douze Concorde (5 pour Air France et 7 pour British Airways) assurent encore aujourd’hui les liaisons Paris-New York et Londres-New York.
La compagnie nationale française avance des impératifs économiques pour justifier sa décision. Certaines sources font état d’un taux de remplissage qui serait passé de 50 % à 20 % depuis le début de la guerre en Irak. British Airways a indiqué de son côté que « l’exploitation du Concorde n’était plus viable, entre un nombre de passagers en baisse et des coûts de maintenance en augmentation constante ». Après vingt-sept ans de bons et loyaux services, le Concorde est en effet aujourd’hui un appareil vieillissant, qui nécessite un entretien important, et donc des périodes d’immobilisation de plus en plus longues entre deux vols. Les opérateurs sont d’accord pour admettre que la maintenance des appareils représente actuellement près de 50 % de son coût d’exploitation, contre moins de 10 % pour un appareil subsonique classique. En outre, n’étant plus fabriqué depuis au moins deux décennies, le Concorde ne dispose plus de pièces de rechange. Les deux appareils immobilisés qui servaient jusqu’alors de réserves de pièces ont déjà été complètement dépecés. Le problème était particulièrement aigu pour les systèmes électroniques, largement obsolètes aujourd’hui.
Il semble que le Concorde ne se soit jamais vraiment remis de la catastrophe de Gonesse : le 25 juillet 2000, un appareil d’Air France s’était écrasé peu après le décollage de l’aéroport de Roissy, faisant 113 victimes. Et il avait fallu attendre le 7 novembre 2001 pour reprendre les vols commerciaux (soit deux mois après les attentats de New York et Washington), au moment même où la clientèle américaine désertait les aéroports. Or les Américains constituaient avant les attentats plus de 50 % des usagers. Enfin, le prix du baril de pétrole, qui a franchi ces derniers mois la barre des 30 dollars, n’a pas arrangé les affaires du supersonique, gros consommateur de carburant. L’heure de la retraite a donc sonné. Et le Concorde reste à ce jour le seul appareil supersonique développé dans une optique commerciale.

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