[Analyse] Le franc CFA, Macron et les autres
Le franc CFA est indéfendable. Il y a pourtant des raisons de le défendre, avec audace, ou par omission. Emmanuel Macron s’est résigné à cette dernière option. Il n’est pas le seul.
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Joël Té-Léssia Assoko
Joël Té-Léssia Assoko est journaliste spécialisé en économie et finance à Jeune Afrique.
Publié le 30 novembre 2020 Lecture : 5 minutes.
Les partisans du franc CFA ont mauvaise conscience. Ils savent qu’aucun des arguments en faveur de ce système monétaire n’a la puissance émotionnelle des objections qu’il suscite : le rejet du legs colonial, l’indépendance, le sang versé, la terre de nos pères, la fierté d’être qui nous sommes, sans l’aval de Bercy.
Dans l’ordre des idées indicibles, défendre le franc CFA dans sa configuration actuelle s’apparente à risquer la vie de soldats pour protéger des concessions pétrolières. Il faut le faire sans états d’âme, cela sauvera des vies : des pans entiers des budgets nationaux (santé, éducation) pourraient être réduits en raison des taxes et des redevances perdues, ou sacrifiés pour indemniser les majors pétrolières devant les cours arbitrales internationales. Certes, mais allez soutenir cet argument au carré d’armes du camp de Thiaroye…
Modération de l’inflation
Pourtant, cette monnaie commune, arrimée au franc français puis à l’euro, a contribué à la modération de l’inflation, particulièrement préjudiciable aux populations les plus démunies de nos pays.
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