Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 16 mars 2005 Lecture : 4 minutes.

Scène de la vie quotidienne au Mali
À Bamako, nous souffrons d’un mal endémique qui s’appelle « la file d’attente ». Dans les gares, à la poste, au cinéma, à l’hôpital, partout nous sommes contraints de nous ranger en file indienne et d’attendre. En général, le 5 du mois, nos concitoyens règlent leurs factures d’électricité et de téléphone. Ce jour-là, nous étions sagement à l’agence de téléphonie mobile lorsqu’un homme âgé s’est présenté et, grâce à une carte présentée au guichetier, s’est fait servir sans attendre son tour. Interrogé, l’employé s’est expliqué : « Dans notre pays, nous respectons les personnes âgées, surtout avec une barbe blanche. C’est pourquoi le gouvernement a créé un département ministériel chargé du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées. Nous avons aussi une Maison des aînés, qui délivre la carte que vous avez vue à tous ses membres, pour qu’ils soient prioritaires. »
Un mois plus tard, dans la même file d’attente, nous avons vu arriver un homme apparemment alerte, mais nanti d’une belle barbe blanche. Le déguisement était si flagrant que notre guichetier exigea de voir sa carte… et le vrai-faux vieillard, démasqué, fut gentiment prié de se soumettre aux règles de la civilité. Ah, « file d’attente » quand tu nous tiens !

Éloge de Kadhafi
Le colonel Kadhafi me semble être l’exemple vivant du leader qui convient aux États africains, car il a compris l’importance d’être unis, fier de soi et d’assumer ses responsabilités. Par ailleurs, c’est le seul dirigeant arabe vraiment respectueux des Noirs, et je parle en connaissance de cause car je suis congolais. Bien sûr, il n’est jamais souhaitable d’opposer Noirs et Arabes, mais n’oublions pas qu’il est de la responsabilité d’un chef d’État d’éviter que des clandestins passent dans un pays tiers sans titre de séjour valable. Dans la vie, l’homme parfait n’existe pas, mais l’homme essentiel existe, c’est le colonel Kadhafi.

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RFI me manque
J’ai beaucoup apprécié votre article sur Radio France Internationale (voir J.A.I. n° 2303). Encore faut-il pouvoir capter cette station. J’habite à 400 km à l’ouest de Paris et je ne reçois RFI ni en ondes courtes, ni en FM. Dommage pour tous les Africains de la région, contraints d’avoir recours aux télévisions câblées. Comme autrefois, on peut dire qu’il y a toujours « Paris et le désert français » !

Rectificatif
Dans notre document consacré au « cas Basri » (voir J.A.I. n° 2304), deux noms de personnalités marocaines citées par l’ancien ministre de l’Intérieur ont été mal orthographiés. Il fallait donc lire : Moulay Abdeslam Jebli et Ahmed Reda Guedira. Nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous excuser.

N’est pas paysan qui veut…
Dans la rubrique « La vie des livres », (voir J.A.I. n° 2303), Dominique Mataillet fait de l’auteur du Cheval d’orgueil, Pierre-Jakez Hélias, un paysan breton. Je crois savoir que c’était un professeur (et homme) de lettres qui enseigna notamment à l’École normale d’instituteurs de Quimper. Ce détail, d’ailleurs, n’ajoute ni n’enlève rien à la qualité de son ouvrage. Mais comme votre collaborateur relève que la collection « Terre humaine » s’ouvrait aussi bien à des scientifiques chevronnés, des auteurs célèbres qu’à des sans-grade et qu’il classe Pierre-Jakez Hélias dans cette dernière catégorie, je pense utile que soit rectifiée cette information.
Réponse : Pierre-Jakez Hélias a en effet fait la carrière dans l’enseignement que vous évoquez. Son attachement à ses racines paysannes, qui est la matière du Cheval d’orgueil, nous a quelque peu abusé. D.M.

Bravo Youssou Ndour !
Merci à Jeune Afrique/ l’intelligent de nous avoir informés du nouveau succès de Youssou Ndour, star sénégalaise et, plus largement, africaine (voir J.A.I. n° 2302) ainsi que de la sortie, le 10 mars, de son livre autobiographique, La Voix de la médina, chez Gallimard. Il est le premier musicien africain à intégrer, en 2005, le Larousse des noms propres. Félicitations, You, je vous souhaite toujours plus de réussite. Je suis fier de vous.

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Construire et non pas réparer
L’intention de mettre en place un « plan Marshall » pour l’Afrique (voir J.A.I. n° 2299) me semble bonne, mais est-ce l’expression qui convient ? Avant la Seconde Guerre mondiale, l’Europe était déjà économiquement avancée, ce qui n’est pas le cas de l’Afrique d’aujourd’hui. Pour elle, il ne s’agit pas de « réparer » mais de « décoller ». Exemple : grâce à l’aide américaine, les Européens ont pu reconstruire les voies ferrées bombardées. Chez nous, il faut les construire, ce qui est plus onéreux et difficile.

Dur d’être une femme
Combien de femmes savent que, dans certaines régions du monde, leurs congénères sont humiliées, muselées, vitriolées pour avoir refusé d’épouser un homme qu’on leur avait imposé ? Combien de femmes savent qu’en République démocratique du Congo les femmes sont systématiquement violées, qu’elles aient 90 ans ou 2 ans ? Combien savent qu’encore aujourd’hui, au Cameroun, l’accès aux ministères et aux services publics est interdit aux femmes en pantalon ? La Journée de la femme, le 8 mars, aurait dû être l’occasion de dénoncer toutes les formes de discrimination, grandes ou petites, dont nous sommes victimes.

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