Quand l’Amérique sous-traite la torture

Publié le 15 mars 2005 Lecture : 1 minute.

Pour l’administration Bush, la Syrie est dirigée par un régime de gangsters qui patronne le terrorisme, aide la rébellion en Irak et pratique la torture. Ce qui est indiscutable. Pourquoi, dans ces conditions, a-t-elle livré aux autorités de ce pays Maher Arar, 34 ans, un ressortissant canadien d’origine syrienne arrêté à l’aéroport J.-F.-Kennedy, à New York ? Emprisonné à son arrivée à Damas, le 26 septembre 2002, dans une cellule dépourvue de lit mais infestée de rats, celui-ci a été brutalisé, torturé, et n’a été relâché que le 5 octobre 2003. Personne n’a été en mesure de démontrer qu’il entretenait des liens avec le terrorisme international. Aucun chef d’inculpation n’a été retenu contre lui.

Baptisée « transfert extraordinaire », cette curieuse pratique est une variante d’une méthode peu connue quoique légalement employée, depuis longtemps, par les autorités américaines : le transfert extrajudiciaire d’individus arrêtés dans un pays étranger, puis conduits aux États-Unis pour y répondre de charges criminelles. Les tribunaux américains ont tendance à négliger les circonstances de telles arrestations. Néanmoins, dès leur arrivée aux États-Unis, les suspects bénéficient des procédures normales dans les affaires criminelles et d’un procès loyal. Dans un « transfert extraordinaire », en revanche, il n’y a aucune règle. Généralement soupçonné de terrorisme, l’individu arrêté est maintenu au secret et ne dispose d’aucun droit. Il est ensuite remis à un régime formé à l’art de la torture. Un peu comme si un flic arrêtait un suspect dans la rue et le livrait à la mafia pour lui extorquer des aveux !

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