Mali : Keba Sangaré, un général-gouverneur controversé
Ancien chef d’état-major de l’armée de terre, le général de brigade Keba Sangaré est désormais le gouverneur de la région de Bougouni. Son profil, comme son parcours, cristallise les accusations de « militarisation » de l’administration.
Treize militaires, et seulement sept civils. La liste des gouverneurs placés à la tête des régions du Mali, le 25 novembre, a valu aux autorités de la transition d’être accusées de vouloir « militariser » l’appareil d’État, d’autant plus que les officiers désignés, des généraux et des colonels, sont réputés proches de la junte qui a mené le putsch du 18 août. Parmi ces soldats devenus gouverneurs, un nom, en particulier, cristallise les critiques : celui du général de brigade Keba Sangaré.
Et pour cause. Nommé gouverneur de la région de Bougouni, frontalière de Guinée et de Côte d’Ivoire, l’ancien chef d’état-major de l’armée de terre a été épinglé en août dans un rapport d’experts de l’ONU comme étant l’une des personnalités qui « entravent le processus de paix ».
« Charismatique »
Âgé de 44 ans, cet officier supérieur issu de la communauté bwa est né dans une famille où la chose militaire compte. Son père, le général de brigade Pangassy Sangaré, qui fut également chef d’état-major de l’armée de terre, bénéficiait déjà d’une aura puissante aussi bien auprès des hommes de troupes qu’au sein de la classe politique. Lors des obsèques de ce militaire charismatique, décédé en décembre 2018, le président Ibrahim Boubacar Keïta s’était notamment recueilli devant le cercueil de ce haut gradé, qui était aussi grand officier de l’Ordre national.
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