Zeineb Guellouz

C’est la première fois que le Conseil du marché financier tunisien voit accéder à sa tête un vrai professionnel du secteur. Une femme, qui plus est.

Publié le 14 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Encore un bastion de pris. Fini l’époque où les femmes ne pouvaient occuper une haute responsabilité dans le secteur financier. Zeineb Guellouz a pris, le 5 janvier, ses fonctions de présidente du Conseil du marché financier (CMF) en Tunisie. À vrai dire, Zeineb Guellouz, tailleur strict et cheveux courts, la cinquantaine passée, a le profil de l’emploi pour avoir fait ses preuves dans le secteur et après avoir été, déjà, la première femme à diriger une société d’intermédiation en Bourse. Après une formation de juriste renforcée par un diplôme de l’Institut technique des banques, elle a commencé sa carrière dans une agence de la Banque nationale agricole (BNA) en province. Puis, comme elle le dit, elle est « montée » à Tunis avec une affectation au département Bourse et participations de la banque. En 1994, elle fonde BNA-Capitaux (BNA-C), pour se conformer à une loi séparant les activités bancaires et les transactions boursières. Elle gère des fonds d’investissement, fait de l’intermédiation en Bourse et en bons du Trésor, de l’ingénierie financière et du conseil. L’entreprise comptant une forte proportion de femmes, les hommes, pour rire, ne disent pas BNA-C, mais BNAT (« filles »).

Très vite, Zeineb Guellouz s’impose dans les milieux boursiers comme une grande professionnelle, respectée et écoutée. Elle n’est pas loin de penser que les femmes sont plus douées que les hommes pour gérer l’argent des autres, parce que, expliquait-elle un jour à J.A.I., elles ont « beaucoup plus les pieds sur terre et ont une plus grande capacité d’écoute pour pouvoir décortiquer l’information ». C’est la première fois que le CMF voit l’accession à sa tête d’un professionnel du marché. Zeineb Guellouz est connue pour s’être énergiquement battue pour moraliser les pratiques du secteur. Son expertise, sa connaissance du terrain et sa force de caractère ne seront pas de trop pour que le CMF dynamise un marché que le gouvernement voudrait voir contribuer davantage au financement privé de l’économie et à l’investissement. La nomination de Zeineb Guellouz intervient au moment même où la loi de finances pour 2005 proroge de cinq ans les avantages fiscaux accordés aux entreprises qui introduisent leurs actions en Bourse. Nul doute donc que l’une de ses principales missions est de promouvoir les diverses incitations décidées par le gouvernement en vue d’encourager les entreprises à recourir au marché financier plutôt qu’au crédit bancaire.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires