Vaccins contre le Covid-19 : le Maroc peut-il devenir un hub pour l’Afrique ?

Le royaume espère lancer sa campagne de vaccination contre le Covid-19 avant la fin de l’année. Et projette, à terme, de devenir un hub régional de fabrication et de distribution de vaccins.

Le personnel médical utilise des kits de test pour diagnostiquer le Covid-19 dans un laboratoire médical à Rabat, au Maroc, le 25 novembre 2020 (illustration). © Chadi/Xinhua/MAX PPP

Le personnel médical utilise des kits de test pour diagnostiquer le Covid-19 dans un laboratoire médical à Rabat, au Maroc, le 25 novembre 2020 (illustration). © Chadi/Xinhua/MAX PPP

Publié le 4 décembre 2020 Lecture : 6 minutes.

Intox et fake news. Depuis la publication, le 9 novembre, d’un communiqué du cabinet royal annonçant le lancement imminent d’une campagne de vaccination nationale contre le Covid-19 (sans plus de précisions), médias et réseaux sociaux enchaînent approximations et effets d’annonce. Ainsi, certains sont allés jusqu’à annoncer le lancement de la campagne de vaccination le 15 novembre, puis le 4 décembre, en citant des sources « off » mais « bien informées », et la livraison d’un million de doses de vaccin chinois Sinopharm.

Dans un contexte de forte recrudescence de l’épidémie et de crise économique, l’État a voulu insuffler un vent d’espoir et d’optimisme, montrer aussi sa capacité à être pro-actif. Avant de jouer la carte de la temporisation. « Nous n’avons pas de visibilité sur la date de démarrage de la campagne de vaccination », a ainsi précisé le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb dans une récente interview à France 24. Tout en espérant que la campagne puisse démarrer avant la fin de l’année 2020.

C’est en effet le délai le plus fréquemment évoqué du côté des experts marocains et des professionnels de la santé : un démarrage mi ou fin-décembre. Mais personne n’est encore en mesure de fournir une date précise. « Tout le monde pose la même question, mais nous sommes dépendants du laboratoire et de la fourniture du vaccin, insiste le professeur Moulay Tahar Alaoui, président du Comité technique de vaccination. La production d’un vaccin est très complexe. Aujourd’hui, toutes les nations exigent elles aussi de la sécurité et demandent des millions de doses. Notre chance, c’est que le Maroc a passé un accord avec la Chine pour participer aux essais cliniques de son vaccin, nous sommes donc prioritaires. »

Mobilisation générale

À ce stade, le Maroc s’est assuré la livraison de 10 millions de doses auprès du laboratoire chinois Sinopharm, qui permettront de vacciner quelque 5 millions de personnes – il est recommandé d’utiliser deux vaccins minimum pour atteindre une immunité collective.

La stratégie de vaccination est claire : le personnel en première ligne (personnel soignant, forces sécuritaires, enseignants…) et les populations à risque (personnes âgées et/ou présentant des comorbidités) en bénéficieront les premiers. Ensuite seulement, le Maroc enclenchera la seconde étape de son processus, à savoir la vaccination de 80 % des Marocains de plus de 18 ans – soit environ 20 millions de personnes – sur une période de trois mois et sur la base du volontariat.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires