Mali : le colonel Malick Diaw élu à la tête du CNT

Les nouvelles autorités maliennes, dominées par les militaires, ont installé ce samedi le Conseil national de transition faisant office de Parlement.

Le colonel Malick Diaw. © ORTM TV/AP/SIPA

Le colonel Malick Diaw. © ORTM TV/AP/SIPA

Publié le 5 décembre 2020 Lecture : 2 minutes.

Le colonel Malick Diaw, numéro deux de la junte au Mali qui a dirigé le pays après le putsch du 18 août, a été élu à la tête du Conseil national de transition (CNT). Cet organe législatif, qui compte 121 sièges et regroupe notamment des représentants de partis politiques, de la société civile, des syndicats et des militaires, a élu le colonel Diaw par 111 voix au cours de sa session inaugurale samedi à Bamako.

Après la désignation d’un président et d’un gouvernement transitoires, le CNT, censé assumer la lourde responsabilité de voter des textes capitaux pour le pays, était la dernière institution à investir pour les militaires.

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Les nouvelles autorités devraient à présent pouvoir s’atteler à honorer les engagements pris pour réformer le système électoral, organiser des élections, élaborer une nouvelle Constitution et rendre le pouvoir sous 18 mois à des civils élus. Une tâche considérable, à mener de front avec l’amélioration de la situation sécuritaire, alors que la grogne va grandissant contre le pouvoir.

« Une étape importante »

Il s’est écoulé plus de deux mois entre la prestation de serment du président de transition Bah Ndaw le 25 septembre et la séance inaugurale du CNT. « C’est une étape importante de la transition en cours », a déclaré Hamadoun Amion Guindo, secrétaire général de la confédération syndicale des travailleurs du Mali CSTM et membre du CNT.

Le temps mis à choisir les membres du CNT, les conditions de nomination, qui ont fait la part belle aux militaires, et l’opacité de la sélection ont alimenté un mécontentement de plus en plus manifeste, dissipant l’accueil favorable fait initialement aux putschistes.

Les militaires s’étaient arrogés par avance 22 sièges sur 121. Ils avaient aussi décerné la haute main sur le choix des membres à celui qui demeure l’homme fort du pouvoir, le colonel Assimi Goïta, aujourd’hui vice-président.

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Divisions

Les autorités ont visiblement cherché à ratisser large en composant le CNT. Celui-ci comporte non seulement des militaires, mais aussi des personnalités des anciennes majorité et opposition parlementaires, des membres du collectif qui a mené pendant des mois la contestation contre le président déchu, des figures d’anciens groupes armés rebelles, des personnalités touareg, des représentants de la société civile et la grande star de la musique malienne, Salif Keïta.

Des membres ont dit avoir découvert leur nomination avec la publication de la liste jeudi. Celle-ci a divisé les organisations, certaines persistant dans le rejet, celles refusant d’être de la partie mais dont des membres ont été choisis, celles ayant pris acte, et d’autres encore comme la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ex-rébellion indépendantiste à dominante touareg du Nord. Celle-ci s’estime sous-représentée au CNT et a dénoncé l’« absurde concept du fait accompli ». Mais elle n’est pas allée jusqu’à la rupture.

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Le Premier ministre Moctar Ouane a indiqué jeudi que l’une des premières tâches de ce CNT consisterait à adopter « très prochainement » le programme de son gouvernement. L’équilibre des forces entre les différents organes de l’exécutif et le CNT reste obscur. Le Premier ministre a nié, cette semaine auprès de RFI et France 24, être l’alibi civil d’une militarisation de la transition. « Non, les rôles sont bien répartis, chacun joue sa partition », a-t-il dit.

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