Santé : les femmes et les enfants après
Construction de centres de soins, formation du personnel médical… L’Algérie se dote d’une meilleure couverture sanitaire. Reste un point noir : la mortalité infantile.
Secteur clé en matière de développement humain, la santé a bénéficié d’un effort particulier, avec notamment une forte augmentation de la part qui lui est consacrée dans le budget de l’État, puisqu’elle était de 33 milliards de dinars (420 millions d’euros) en 2000, contre 263,7 milliards en 2013. Les résultats sont au rendez-vous, le rapport 2013 du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) classant d’ailleurs l’Algérie parmi les 15 nations qui ont le plus réduit leurs carences entre 1990 et 2012.
Avec un Indice de développement humain (IDH) passant de 0,562 en 1990 à 0,625 en 2000, pour atteindre 0,713 en 2012, l’Algérie a rejoint le groupe des pays à développement humain élevé, grâce à d’importants progrès en matière d’espérance de vie (73,4 ans en 2012, contre 71,5 ans en 2000), liés aux efforts de formation et de développement des infrastructures de santé, avec une meilleure couverture du territoire. Ainsi, entre 2000 et 2013, le nombre d’établissements hospitaliers est passé de 230 à 291, et celui des polycliniques de 497 à 1 588.
Mortalité infantile
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Toutefois, les défis restent de taille, notamment sur le front de la lutte contre la mortalité infantile (des moins de 5 ans) : même si elle est tombée de 36,9 o/oo naissances en 2000 à 26,1 o/oo en 2013, elle demeure loin des normes internationales. Elle est, par exemple, deux fois plus élevée qu’en Tunisie.
Une étude menée par l’Office national de la statistique en 2010-2011 a ainsi relevé que plus de 36 000 enfants de moins de 1 an meurent chaque année en Algérie, dont près de 16 000 à la naissance, soulignant le manque de suivi et de soins appropriés pour les mères durant leur grossesse.
Les régions reculées, en particulier, souffrent d’une grave pénurie de dispensaires, d’un faible niveau de soins et d’un manque de personnel médical.
10 nouveaux CHU
Pour améliorer la couverture médicale, le programme quinquennal 2010-2014 a mobilisé une enveloppe budgétaire de 619 milliards de DA pour la construction de nouvelles structures hospitalières, dont 10 centres hospitalo-universitaires (CHU). Le 17 mars dernier, les contrats de réalisation de 4 d’entre eux ont été attribués à des entreprises étrangères, qui commenceront les travaux en juin, pour une livraison prévue en 2017.
Le CHU de Staoueli, en banlieue d’Alger (700 lits), sera réalisé par le groupe italien Rizzani de Eccher-Ospedale San Raffaele, celui de Tizi Ouzou (500 lits) par le groupement sud-coréen Daewoo E&C-Heerim Architects, celui de Constantine (500 lits) par les partenaires franco-autrichiens Bouygues Bâtiment International-Vamed Aph Paris et celui de Tlemcen (500 lits) par le constructeur britannique International Hospitals Group (IHG).
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En outre, pour renforcer la carte sanitaire, 45 centres spécialisés (mère-enfant, oncologie, cliniques du coeur), 377 polycliniques et 1 000 services de soins sont en cours de construction, répartis en particulier au sein des nouveaux quartiers résidentiels.
Ressources humaines
Pour renforcer les capacités du secteur en termes de ressources humaines, 2 nouvelles facultés de médecine ont été ouvertes dans le Grand Sud, à Adrar et à Ouargla, et 17 écoles d’études paramédicales sont en cours de réalisation ou en projet dans différentes régions.
Afin de compenser le manque de spécialistes dans les hôpitaux du Sud, et en attendant la réalisation de 3 CHU à Béchar, Laghouat et Ouargla, qui viendront renforcer la couverture sanitaire dans ces régions, les CHU du Nord et des Hauts Plateaux ont été jumelés avec des hôpitaux du Sud. Dans le cadre de ces conventions, des missions médicales et paramédicales sont notamment dépêchées depuis le CHU de Beni Messous (sur les hauteurs d’Alger) dans les hôpitaux des wilayas du Sud (Ouargla, Adrar et Illizi).
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