Petits pas et grands chantiers

Publié le 14 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Que retenir du sixième sommet des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac)*, qui s’est tenu le 11 février, à Libreville ? Aucune décision majeure n’a été prise alors que l’on avait annoncé le lancement officiel d’Air Cemac, une grande compagnie régionale de transport, dont l’objectif est de faciliter le trafic entre pays de la zone et certaines capitales européennes. Mais le projet, maintes fois avorté, semble sur le point d’être concrétisé, même s’il reste à finaliser plusieurs détails comme la répartition du capital et la reprise du personnel des compagnies nationales. D’où la présence du président de la Banque africaine de développement (BAD), le Marocain Omar Kabbaj, qui a confirmé l’appui financier de son institution à la création du transporteur, dont le partenaire stratégique est la Royal Air Maroc (RAM). D’ores et déjà, les liaisons entre les capitales de la Cemac et Kinshasa, Lagos, Paris et Bruxelles apparaissent les plus rentables. Le vol inaugural est prévu, au plus tôt, en milieu d’année. Si tout va bien, les responsables de la Cemac et les dirigeants de la RAM se retrouveront le 20 février, à Libreville, pour signer le protocole d’accord.
Autre sujet évoqué : l’épineuse question des élections centrafricaines. Les chefs d’État se sont montrés satisfaits de l’adoption par les onze candidats, le 9 février, du document confiant le contrôle du vote et la proclamation des résultats à la Commission électorale, et promulguant un code de bonne conduite. Ils ont réaffirmé leur soutien à l’organisation d’élections présidentielle et législatives libres et transparentes, le 13 mars prochain, et confirmé le maintien de la Force multinationale de la Cemac (Fomuc) jusqu’en juin prochain.
Enfin, les présidents ont fait un rapide bilan des progrès accomplis depuis la création de l’institution, en 1999. Cette évaluation avait été préparée par deux réunions ministérielles en début de semaine. Bien que la paix avance et que la croissance – entre 6 % et 7 % – soit au rendez-vous en 2004, de nombreux problèmes persistent. Les citoyens de la région ne circulent pas encore librement à l’intérieur de la communauté, les infrastructures routières sont vétustes, les indicateurs sociaux mauvais et le climat des affaires reste un frein à l’entrée des capitaux étrangers. Les investisseurs sont notamment pénalisés par les coûts élevés de l’énergie et de l’eau. De vastes chantiers en perspective…
Pour relancer l’intégration régionale, les présidents ont décidé de mettre en place prochainement une taxe communautaire d’intégration (TCI), qui remplacera la contribution annuelle des États. Une mesure qui devrait permettre de financer les activités du secrétariat exécutif de l’organisation – qualifié de léthargique – et d’éviter les importants arriérés de paiements. À l’issue du sommet, le chef de l’État gabonais Omar Bongo Ondimba, qui assurait la présidence de la Cemac, a transmis officiellement le relais, pour un an, à Teodoro Obiang Nguema, son homologue équatoguinéen.

* Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazza, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad.

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