Encore un effort…

Partenaire commercial privilégié, l’Hexagone n’en reste pas moins frileux en matière d’investissements directs.

Publié le 14 février 2005 Lecture : 2 minutes.

La branche internationale du Mouvement des entreprises de France (Medef) a effectué, du 7 au 9 février, sa sixième mission en Algérie depuis 1998 et la quatrième depuis 2000. Conduite par Yves-Thibault de Silguy, président du comité Algérie du Medef International, la délégation comptait 120 hommes d’affaires opérant dans plusieurs secteurs : banque et finance, travaux publics, eau, énergie et mines, transport, aéronautique ou encore agroalimentaire. Objectifs : nouer des contacts avec les décideurs publics et privés algériens et évaluer le marché local.
Lors des IIIes Rencontres franco-algériennes des chefs d’entreprise, qui se sont tenues le 8 février, le ministre des Finances, Abdellatif Benachenhou, a appelé « à plus d’engagement de la part des entrepreneurs français, notamment dans l’investissement direct, les partenariats et la privatisation ». Le président du Forum des chefs d’entreprise algériens, Omar Ramdane, a expliqué, pour sa part, que « la France occupe une place prépondérante dans les échanges extérieurs de l’Algérie. Mais le nombre des entreprises françaises implantées dans le pays demeure modeste : elles étaient 200 en janvier 2004, et 6 seulement se sont implantées l’an dernier. Ce qui est très peu. » D’autant que sur les 200 sociétés, une soixantaine sont des filiales (GDF, Total, Danone, Michelin…). « C’est bien de faire du commerce, mais ce n’est pas suffisant. La France risque de perdre sa place de partenaire privilégié », prévient Ramdane.
En réponse, les entrepreneurs de l’Hexagone mettent en cause les « blocages algériens » : système bancaire obsolète, bureaucratie, difficulté d’accéder au foncier. L’Algérie ne manque pourtant pas d’atouts : une croissance de 5,1 % en 2004, des comptes extérieurs équilibrés et une inflation maîtrisée (2,5 % en moyenne durant les cinq dernières années). Yves-Thibault de Silguy s’est cependant montré optimiste : « Les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté ces quatre dernières années. Il y a une volonté des entreprises françaises de s’implanter davantage en Algérie, mais cela ne se décrète pas. Il faut créer la confiance et les conditions du dialogue. Les entreprises françaises sont prêtes à surmonter toutes les difficultés pour investir. » Et d’appeler au développement « des investissements en partenariat avec les entreprises algériennes. C’est la raison de cette rencontre. Les investissements ne vont pas exploser du jour au lendemain, mais monter en puissance ».

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