Algérie : une censure qui ne dit pas son nom
Le pouvoir algérien resserre l’étau sur la presse indépendante, qui résiste tant bien que mal à la dégradation des conditions de travail et aux contraintes financières.
Le 2 décembre, plusieurs sites d’information en ligne francophone et arabophone, parmi lesquels Casbah Tribune, Tariq News, TSA, Maghreb Emergent, Radio M et Twala Info (lancé le 15 octobre), ont été bloqués par les autorités algériennes. Depuis, la plupart sont totalement ou partiellement accessibles, sauf Casbah Tribune dont les articles ne peuvent-être lus sans l’utilisation d’un VPN. « Nous n’avons obtenu aucune réponse mais sur d’autres sites algériens, le ministère de la Communication dit ne pas être responsable et que la censure n’existe pas », explique dubitative, Madjeda Zouine, rédactrice en chef du site Casbah Tribune.
« Il s’agit bien de censure, d’un nouveau mode de gestion de la presse électronique, mais cet acte politique, aucune partie ne l’assume », affirme TSA Algérie dans un éditorial publié, le 5 décembre. Le média en ligne s’interroge sur la validité juridique de ces blocages à répétition.
Loin de se contenter d’observer, de raconter et d’analyser l’actualité algérienne, de nombreux journalistes algériens ont dû se muer en militants actifs de la liberté d’informer et se retrouvent en première ligne dans le viseur des autorités.
Flou juridique
« Cela fait quelques années que la loi sur l’information existe, mais il y a toujours un vide juridique sur les sites d’information en ligne », explique Rosa Djaz*, une journaliste franco-algérienne qui collabore principalement avec la presse étrangère.
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