Égypte : Mahmoud al-Sissi, l’ombre de son père

Le président égyptien tenterait-il, comme son prédécesseur Hosni Moubarak, de faire monter son fils aîné ? Haut cadre des services de renseignement, ce dernier est aussi puissant que secret.

Le fils aîné du président al-Sissi (au centre en civil), Mahmoud (à droite), n’apparaît que rarement dans les cérémonies officielles. © DR

Le fils aîné du président al-Sissi (au centre en civil), Mahmoud (à droite), n’apparaît que rarement dans les cérémonies officielles. © DR

Publié le 10 décembre 2020 Lecture : 8 minutes.

« Vous aurez du mal à trouver en Égypte quelqu’un qui accepte de parler de lui », nous avait-on prévenu, avec raison. Au nom de Mahmoud al-Sissi, fils aîné du raïs, toutes les portes du Caire semblent se claquer craintivement. La promesse d’anonymat n’est plus une garantie suffisante pour pouvoir évoquer ce jeune homme de 38 ans dont les photos se comptent sur les doigts d’une main, l’un des chefs les plus puissants des services de sécurité de la dictature militaire de son père.

Dans la tradition classique des satrapes du Proche-Orient et sur les traces du général Hosni Moubarak, son prédécesseur renversé en 2011, le maréchal Al-Sissi se fie à son sang pour garantir sa sécurité et son pouvoir, hissant son fils, militaire comme lui, au rang de numéro deux de l’agence de renseignement liée à la présidence et le faisant général de brigade, en toute discrétion avant l’âge réglementaire, selon des sources bien informées.

Rarement évoqué en public

En janvier 2018, le New York Times avait prévenu: « Le fils de M. Sissi, Mahmoud, qui travaille au Service de renseignement général, devrait conserver un rôle important. À au moins une occasion, il a accompagné M. Fawzy [un chef des renseignements égyptiens] à Washington pour y rencontrer l’administration Obama. » Rarement et brièvement évoqué en public par son père aux côtés de ses frères Moustapha, Hassan et de sa sœur Aya, le personnage est apparu en juillet 2016 sur les écrans internationaux lorsque, sur la foi de fuites égyptiennes, l’hebdomadaire italien L’Espresso le lie à l’assassinat de Giulio Regeni.

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