Cabral Libii, le « Macron camerounais » en pleine débâcle électorale

Un temps présenté comme l’étoile montante de la politique camerounaise, Cabral Libii a essuyé une sévère défaite lors des régionales. Certains élus de son parti n’ont pas suivi les consignes de vote.

Cabral Libii, en mars 2020 à Yaoundé. © Fernand Kuissu pour JA

Cabral Libii, en mars 2020 à Yaoundé. © Fernand Kuissu pour JA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 11 décembre 2020 Lecture : 5 minutes.

Un électeur camerounais plonge son doigt dans l’encrier après avoir voté, lors du scrutin présidentiel d’octobre 2018. © Sunday Alamba/AP/SIPA
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Régionales au Cameroun : les enjeux du scrutin

Si les régionales du 6 décembre devraient être marquées par un raz-de-marée du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) n’en est pas moins aux prises, dans certaines régions, à d’âpres luttes internes. Tour d’horizon des enjeux, du Littoral à l’Est, en passant par les fiefs du Sud et du Centre.

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« Il y a des traîtres dans les rangs », assène un militant du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN). Au quartier général de la jeune formation politique, la soirée électorale de ce 6 décembre a des allures de veillée funèbre. La défaite du parti de Cabral Libii dans le département du Nyong-et-Kéllé, une circonscription pourtant considérée comme son fief, a fait l’effet d’une douche froide pour les élus, cadres et militants du parti, qui espéraient obtenir des sièges dans au moins un des dix conseils régionaux du pays. Dès le soir du scrutin, les dés étaient jetés. Et les résultats proclamés les 8 et 9 décembre par Elecam, l’organe en charge des élections, ont confirmé ces tendances.

Pour le PCRN, la débâcle électorale dans le Nyong-et-Kéllé est d’autant plus difficile à accepter, qu’avec 125 conseillers municipaux sur les 248 votants dans ce scrutin indirect, Cabral Libii se croyait assuré d’obtenir la majorité absolue dans cette circonscription. Sauf que sa liste n’y a obtenu que 97 voix…

« Mauvais casting »

Dès le dimanche soir, avant même la publication des résultats par Elecam, l’ancien candidat à la présidentielle reconnaît la défaite, affichant d’abord sa tempérance. « Le PCRN ne figurera dans aucun conseil régional et n’introduira pas de recours. Bravo aux camarades qui ont participé », écrit-il sobrement sur Twitter. Et d’ajouter que, malgré tout, « l’avenir est prometteur ».

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