Veolia confronte les opinions

Comment favoriser l’accès à l’or bleu et à l’électricité.

Publié le 13 décembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Les 18 et 19 novembre, le groupe Veolia Water a organisé, à Libreville, une conférence sur le thème du « droit à l’eau et à l’énergie : de la vision à l’action ». Le choix de la capitale gabonaise pour accueillir cette rencontre ne doit rien au hasard : concessionnaire des marchés de l’eau et de l’électricité depuis le 1er juillet 1997 pour une durée de vingt ans, Veolia détient 51 % de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Alors que l’accès à l’eau potable et à l’énergie à l’échelle mondiale devient de plus en plus problématique, les responsables du groupe Veolia ont voulu mettre en avant leurs expériences africaines pour enrichir le débat. Pour le PDG de Veolia Water AMI (Afrique, Moyen-Orient, Inde), Patrice Fonlladosa, il n’y a pas forcément incompatibilité entre les objectifs de rentabilité d’une entreprise et ses objectifs de service public.

Parmi les intervenants, Michel Rocard, député européen et président de l’association Afrique Initiatives, a, pour sa part, plaidé pour un encadrement du marché de l’eau : « L’eau n’est pas un bien illimité, a expliqué l’ancien Premier ministre français. C’est un bien économique avec un prix et un marché. Dans cette perspective, il est nécessaire d’imposer des limites au marché. Et il appartient à l’État d’exercer une fonction de régulation. »
Sur le rôle conjoint des États et des entreprises dans l’accès à l’eau, le président du Medef Afrique, Michel Roussin, a demandé aux dirigeants africains de donner aux entreprises plus de visibilité pour investir sur le continent : « Les opérateurs économiques ont besoin d’être rassurés, car ils prennent des risques sur le long terme. Ils veulent bénéficier d’une certaine sécurité juridique, de garanties contre les variations de change et d’une fiscalité plus imaginative qu’agressive. » Enfin, l’ancien ministre a plaidé pour une concrétisation plus rapide des objectifs du Nepad (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique), au sein duquel la lutte pour l’accès à l’eau du plus grand nombre doit tenir une place de choix. Un souhait partagé par nombre d’intervenants, parmi lesquels le vice-président du Pnud, Zéphirin Diabré, ou encore Michel Clerc, président de l’association Droit à l’énergie. Alors que 1,4 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès quotidiennement à une eau pure, le sujet revient de plus en plus fréquemment dans les débats entre les entreprises, les ONG et les gouvernements. C’est pourquoi Veolia a souhaité « instaurer un dialogue serein avec des gens qui n’ont pas forcément la même approche que nous ». La conférence de Libreville aura au moins permis de confronter les points de vue.

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