Début de la campagne pour les présidentielle et législatives en Centrafrique
La campagne pour le premier tour des élections présidentielle et législatives s’est ouverte officiellement samedi en Centrafrique, où le sortant Faustin-Archange Touadéra apparaît comme le favori.
Ce pronostic, quasi-unanime chez les politologues et observateurs étrangers, a été renforcé il y a une semaine par l’invalidation de la candidature de son plus grand rival, l’ex-président François Bozizé. La chute de ce dernier en 2013 a précipité le pays dans un conflit qui a fait des milliers de morts et poussé plus du quart des habitants à fuir leur domicile.
Les violences ont considérablement baissé notamment après un accord de paix en février 2019 entre 14 groupes armés et le gouvernement mais les milices, ex-Séléka, ex-anti-balaka ou autres, continuent sporadiquement de s’en prendre aux civils, même si les motifs de ces exactions sont aujourd’hui bien davantage crapuleux que communautaristes.
Premier meeting de Touadéra à Bangui
Le 27 décembre, c’est donc dans un pays où les combats ont beaucoup baissé d’intensité, mais encore aux deux tiers contrôlé par des groupes armés rebelles, qu’environ 1,8 million d’électeurs seront appelés à désigner un président et 140 députés. Le second tour est prévu pour le 14 février.
Le Code électoral fixait l’ouverture de la campagne officielle à samedi pour les deux scrutins. Pour la présidentielle, 17 candidats sont en lice, dont Faustin-Archange Touadéra, outsider élu par surprise au second tour en 2016.
Parmi les 16 autres candidats figurent notamment deux anciens Premier ministres, Anicet-Georges Dologuélé et Martin Ziguélé.
Dans l’après-midi, Faustin-Archange Touadéra a tenu son premier meeting de campagne à Bangui.
« Premier tour K.O. ! »
Environ un millier de partisans vêtus de bleu et de blanc, les couleurs du Mouvement Coeurs Unis (MCU), le parti de Faustin-Archange Touadéra, ont acclamé le président sur un terrain de football du nord de la capitale, en scandant « Premier tour K.O. ! », le slogan phare de sa campagne.
Le président-candidat a égrené les réalisations qu’il considère avoir menées à bien depuis 2016 : accord de paix avec les rebelles, investissements dans l’éducation et la santé, reconstruction de l’armée nationale… et il a martelé que la guerre et les coups d’État n’avaient plus leur place dans le pays.
Une claire référence à François Bozizé, putschiste récidiviste jusqu’à sa prise du pouvoir en 2003 et que le camp du sortant accuse de vouloir réitérer un coup de force.
La Cour constitutionnelle a invalidé sa candidature le 3 décembre, au motif que l’ex-chef de l’État est poursuivi dans son pays notamment pour « assassinats » et « tortures » et sous le coup de sanctions de l’ONU qui lui reproche d’avoir soutenu depuis son exil la contre-insurrection de milices anti-balaka.
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