RDC – Julien Paluku (FCC) : « Il est plus que temps pour le Premier ministre de démissionner »
Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilukamba, à qui Félix Tshisekedi a demandé de démissionner, refuse de quitter son poste. Julien Paluku Kahongyha, ministre de l’Industrie et membre du FCC de Joseph Kabila, l’appelle à prendre les devants pour éviter le « ridicule » d’une motion de censure.
Il est le premier membre du gouvernement à prendre publiquement la parole pour exiger la démission du Premier ministre et de son gouvernement. Alors que Félix Tshisekedi s’apprête à s’adresser au Parlement réuni en Congrès, ce lundi 14 décembre, Julien Paluku Kahongyha, ministre de l’Industrie, enjoint au chef du gouvernement de tirer les conséquences de la destitution de Jeanine Mabumba de son poste de présidente de l’Assemblée nationale, qui entérine selon lui un renversement de majorité au sein d’un Parlement jusque-là tenu par les partisans de l’ancien président Joseph Kabila.
Il demande à Sylvestre Ilunga Ilukamba de prendre les devants, considérant que la nomination d’un informateur chargé d’identifier une nouvelle majorité au sein de l’Assemblée débouchera immanquablement sur une motion de censure de son gouvernement. « Le Premier ministre sera appelé devant les députés pour se défendre, mais il tombera. Et ce sera ridicule », estime le ministre.
Dans l’entretien exclusif qu’il a accordé à Jeune Afrique, ce natif de Rutshuru, ancien administrateur du territoire de Lubero et ex-maire de Butembo et Béni, dans la province du Nord-Kivu qu’il a dirigé entre 2007 et 2019, critique également l’actuelle équipe dirigeante du Front commun pour le Congo (FCC), dont est membre son parti, le Bloc uni pour la renaissance et l’émergence du Congo.
Jeune Afrique : Comment expliquez-vous que de nombreux députés du FCC aient voté en faveur de la destitution de Jeanine Mabunda et de ses vice-présidents ?
Julien Paluku Kahongyha : C’est une nouvelle dynamique qui s’est créée au sein de l’Assemblée nationale à la suite de tout ce qui s’est passé. Les députés ont estimé qu’il était temps de faire partir le bureau de l’Assemblée nationale. Il y a des raisons internes et externes au FCC.
Parmi les raisons internes, d’après ce que nous savons, il y aurait eu des problèmes entre les élus et le bureau. En outre, les députés qui ont voté pour la destitution ont estimé qu’il y avait une dynamique qui se développait autour du président de la République, qui veut créer une nouvelle union pour gérer le pays. Enfin, je pense que l’une des raisons qui ont poussé de nombreux députés à voter en faveur de la destitution du bureau a été la menace de la dissolution de l’Assemblée nationale brandie par le président de la République.
Ce vote signifie-t-il que la majorité dont bénéficiait le FCC au sein de l’Assemblée n’existe plus ?
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