Algérie : Houda Feraoun, du classement Forbes à la prison d’El Harrach

Placée en détention préventive le 8 décembre, celle qui fut la plus jeune ministre des gouvernements successifs de l’ex-président Bouteflika est accusée d’avoir favorisé les frères Kouninef.

Houda Feraoun, l’ex-ministre de la Poste, à Alger en octobre 2017. © Anis-APP/Andia.fr

Houda Feraoun, l’ex-ministre de la Poste, à Alger en octobre 2017. © Anis-APP/Andia.fr

Publié le 14 décembre 2020 Lecture : 3 minutes.

Avec sa coupe à la garçonne et son air juvénile, Imane Houda Feraoun a longtemps incarné une « caution jeune » dans le gouvernement de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia. Lorsqu’elle est nommée en 2015 ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, cette physicienne de formation, alors âgée de 36 ans, est censée donner un coup de jeune et féminiser l’équipe gouvernementale.

Une ascension qui promettait d’être fulgurante : à peine installée dans ses fonctions, la ministre benjamine qui a rejoint le FLN en 2010, se hisse à la neuvième place des femmes arabes membres de gouvernement les plus puissantes par le magazine Forbes. Cinq ans plus tard, alors qu’elle est placée sous mandat de dépôt le 8 décembre, sa chute est vertigineuse.

Vague d’arrestations

Elle se savait en sursis depuis la vague d’arrestations qui a touché plusieurs de ses ex-collègues ministres. Dès qu’elle a appris le 3 janvier 2020 son éviction du gouvernement d’Abdelaziz Djerad, Houda Feraoun comprend que ses jours de liberté sont désormais comptés. « Elle paraissait très tendue en vidant son bureau de ses affaires personnelles, c’est un signe qui ne trompe pas », raconte un cadre de son ministère.

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