Gabon : grand chambardement dans l’opposition en vue de 2023

Si l’élection présidentielle de 2023 est encore loin, les grandes manœuvres ont débuté au sein de l’opposition, où chacun espère profiter de ce premier scrutin à deux tours pour devenir le champion de l’alternance.

Alexandre Barro-Chambrier, à Libreville, au Gabon, le 16 juillet 2015. © Yvan G.Pictures pour JA

Alexandre Barro-Chambrier, à Libreville, au Gabon, le 16 juillet 2015. © Yvan G.Pictures pour JA

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 15 décembre 2020 Lecture : 5 minutes.

Boulevard triomphal à Libreville, Gabon. © Runkel/Robertharding/ANDBZ/ABACA
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Gabon : retour aux fondamentaux

À l’heure où l’économie est fragilisée par la crise du Covid-19, le président Ali Bongo Ondimba ne veut plus protéger une classe politique qu’il a promue et qu’il juge peu soucieuse de l’intérêt du pays.

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En privé, tous ont les yeux rivés sur la même échéance : le scrutin présidentiel de 2023, le premier à deux tours de l’histoire du pays. Tous font le même calcul. Le candidat d’opposition qui parviendra à se hisser au second tour face au Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) aura une chance inédite, par la magie du report des voix, de conquérir la magistrature suprême. Alors, chacun se prépare et tente de se mettre en ordre de marche pour ne pas être pris de court par ses adversaires… et ses potentiels alliés.

Les 5, 6 et 7 décembre, l’Union nationale (UN) a ainsi tenu son congrès ordinaire. Au menu : un copieux programme politique, quelques pincées de discussions sur les perspectives économiques et, surtout, une bonne dose de cuisine interne. Zacharie Myboto, son président et ancien ministre de 82 ans, devait en effet quitter son poste au soir du 7 décembre. Seulement, le programme a changé. Le bureau politique national a ainsi refusé d’élire le vice-président Paul-Marie Gondjout comme nouveau chef de file, repoussant sa décision à un prochain congrès extraordinaire, dans trois mois.

La présidentielle en ligne de mire

Seul candidat, ce dernier, marié à Chantal Myboto (mère d’Onaïda Maisha, demi-sœur d’Ali Bongo Ondimba), est le gendre de Zacharie Myboto. « L’UN s’est créée en luttant contre la dérive dynastique des Bongo. Nous ne pouvions pas choisir Paul-Marie, quelles que soient ses qualités. Le message n’aurait pas été bon », confie un membre du bureau. Le parti a donc repoussé d’un trimestre la retraite du patriarche des Myboto, en attendant que d’autres candidatures émergent. Si Paul-Marie Gondjout maintient sa candidature, l’incertitude demeure autour d’autres vice-présidents, Paulette Missambo, une des fondatrices du parti ; l’ancien Premier ministre Casimir Oyé M’Ba ou encore le (seul) député élu à l’Assemblée nationale en 2018, Maxime Minault Zima Ebeyard.

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