Dis-moi qui tu corromps

Publié le 13 décembre 2004 Lecture : 1 minute.

L’organisation non gouvernementale Transparency International, spécialisée dans l’évaluation et la dénonciation de la corruption dans le monde, a choisi la date symbolique du 9 décembre, premier anniversaire de l’adoption de la Convention des Nations unies contre la corruption, pour faire un coup médiatique : publier les résultats du premier sondage sur l’étendue de la corruption – de la pratique des pots- de-vin pour franchir tel ou tel obstacle administratif ou douanier à l’intrusion de la corruption dans les sphères politique, religieuse, économique, judiciaire… La lecture de ses résultats vaut le détour(1).
Un an après l’adoption de la Convention, sa ratification par les institutions législatives des États membres traîne en longueur : à ce jour, sur 191 États, seuls 12 ont transmis à l’ONU les instruments de ratification(2), dont six pays africains (Algérie, Bénin, Kenya, Namibie, Sierra Leone et Ouganda). Pour entrer en vigueur, la Convention doit être ratifiée par au moins trente pays.
Pour enfoncer le clou, Transparency International a commandé un sondage à l’institut Gallup et promet de récidiver l’année prochaine en élargissant le nombre de pays couverts. Car, cette année, le sondage ne couvre que 64 pays, dont six africains (Afrique du Sud, Cameroun, Égypte, Ghana, Kenya, Nigeria). En cinq mois, de juin à octobre, 52 682 personnes, dont 5 024 en Afrique, ont été interrogées, souvent de vive voix : « Avez-vous versé un pot-de-vin au cours des douze derniers mois ? » « Où sévit la corruption ? » « Va-t-elle s’aggraver dans les prochaines années ? »

Au Cameroun la triste palme : 52 % des sondés déclarent y avoir versé au moins un pot-de-vin, contre 36 % au Kenya, 32 % au Nigeria, 27 % au Ghana, 25 % en Ukraine… Mais seulement 1 % au Japon, en Allemagne et au Canada, 2 % en France, 3 % en Malaisie… Mais la perception générale de la corruption est similaire dans l’ensemble des pays : elle constitue presque partout un « grand problème politique ».

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1. Rapport en trois versions (anglais, français et espagnol), 23 pages. Accessible sur Internet à l’adresse suivante : www.transparency.org/surveys/barometer/dnld/barometer_report_8_12_2004.pdf
2. Voir les textes de la Convention et les listes des pays signataires sur le site Internet :
www.unodc.org/unodc/event_2004-12-09_1.html

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