Bush, Kadhafi et le business

Quand la Maison Blanche torpille les hommes d’affaires américains.

Publié le 13 décembre 2004 Lecture : 1 minute.

George W. Bush a mis fin, au cours de cette année, aux sanctions économiques des États-Unis contre la Libye. Ce n’est pas assez, estiment les compagnies américaines désireuses de s’installer pour de bon à Tripoli. Le « sommet économique américano-libyen », qui n’a rien à voir avec les chefs d’État, mais tout à voir avec les chefs d’entreprise, a lancé, le 7 décembre, un appel pressant au président américain pour qu’il lève l’ultime sanction qui consiste à maintenir la Libye sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme.
Bush a promis de rayer le nom de la Libye, mais sans s’engager sur une date précise. Et chaque jour qui passe accroît les pertes vis-à-vis des concurrents européens, qui, eux, ont levé toutes les sanctions. Pour les compagnies pétrolières – Conoco, Chevron, Marathon, Oxy -, comme pour les constructeurs d’avions civils (Boeing) ou militaires (Sikorsky), le marché libyen représente entre 4 milliards et 5 milliards de dollars par an. Or le fait pour un pays de figurer sur la liste noire implique une série de contrôles sur toutes les exportations de produits et équipements américains « sensibles » vers ledit pays. Cela va des ordinateurs ultrapuissants aux foreuses pétrolières. Tous exigent une licence préalable à l’exportation et donc des formalités lourdes et complexes. Certains matériels – utilisant des produits radioactifs ou des explosifs – ne seront jamais autorisés. Un responsable du département du Commerce, Peter Lichtenbaum, a promis de prendre des mesures pour réduire ces obstacles. Mais le département d’État continue de se méfier de Kadhafi. « Nous avons encore des questions sans réponse au sujet du terrorisme », a déclaré son porte-parole.
En attendant, les délégués américains, qui ont payé plus de 2 000 dollars pour participer au « sommet économique », inauguré par Seif el-Islam Kadhafi, ont fait du tourisme : ils ont visité les 8 et 9 décembre les ruines de Leptis Magna et une raffinerie de pétrole à Ras Lanouf.

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