RDC : l’agence anticorruption de Tshisekedi accusée d’extorsion par Access Bank

Accusée de harcèlement et d’extorsion, l’Agence de prévention et lutte contre la corruption se retrouve au cœur d’un scandale qui menace d’éclabousser la présidence.

Des francs congolais entre les mains d’un agent de change, à Kinshasa en 2017 (illustration). © John Bompengo pour Jeune Afrique

Des francs congolais entre les mains d’un agent de change, à Kinshasa en 2017 (illustration). © John Bompengo pour Jeune Afrique

Publié le 17 décembre 2020 Lecture : 4 minutes.

La vidéo dure 1 mn 51 secondes et a été publiée par Access Bank. On y voit quatre personnes remplir et signer des documents, à l’intérieur même de l’établissement, à Kinshasa. Il y a là deux hauts cadres de l’Agence de prévention et lutte contre la corruption (APCL), Arinze Kenechukwu Oswachale, le directeur nigérian d’Access Bank, et Amani Cibambo, son avocat. Nous sommes le 10 décembre et, si l’on en croit les informations fournies par les caméras de surveillance, il est 21h. Une fois les formalités achevées, les quatre individus se voient remettre la somme de 30 000 dollars.

Une « caution » de 50 000 $

Si la scène fait scandale, c’est parce que plusieurs heures plus tôt, Arinze Kenechukwu Oswachale a été longuement auditionné par des agents de l’APCL. L’établissement qu’il dirige – filiale congolaise d’une banque nigériane – est soupçonné de blanchiment d’argent depuis qu’un ancien employé licencié, Israël Kaseya, a alerté les services de la présidence. La Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) s’est saisie du dossier et a ouvert une instruction au mois d’octobre. Arinze Kenechukwu Oswachale a été entendu une première fois le 27 novembre et, trois jours plus tard, son passeport lui a été retiré.

Le 10 décembre, donc, Arinze Kenechukwu Oswachale est de nouveau entendu à la demande de Michel Victor Lessay, le numéro deux de l’APCL, une structure placée sous l’autorité directe du président Félix Tshisekedi.

https://twitter.com/roger_miko/status/1339269457315844096?s=20

Les agents qui l’auditionnent ce jour-là ont-ils outrepassé leurs droits ? Ce ne sont pas des officiers de police judiciaire assermentés, mais ils décident de le placer en détention provisoire. Il est signifié au suspect qu’il ne pourra quitter les lieux que s’il verse une caution de 50 000 $.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires