Mevlüt Çavusoglu : « Sans la Turquie, la Libye aurait plongé dans le chaos »
Ankara, qui soutient fermement le Gouvernement d’entente nationale (GNA) libyen de Fayez al-Sarraj, joue un rôle-clé dans la résolution du conflit. Interview exclusive du ministre turc des Affaires étrangères.
Très impliquée en Libye aux côtés du Gouvernement d’entente nationale (GNA), que dirige Fayez al-Sarraj, la Turquie avait, en janvier 2020, envoyé des forces pour aider ce dernier à contrer l’offensive du maréchal Haftar, soutenu, lui, par les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Russie. La situation ayant tourné à l’avantage du GNA, les parties adverses ont signé un accord de cessez-le-feu le 23 octobre dernier.
Ankara n’en entend pas moins garder la main. À la demande de la présidence turque, le Parlement d’Ankara a approuvé, le 22 décembre, une résolution prolongeant de 18 mois – à compter du 2 janvier 2021 – la mission de ses militaires.
À l’issue d’une conférence turco-libyenne qui s’est tenue à Antalya (Turquie), en décembre, Jeune Afrique s’est entretenu avec Mevlüt Çavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères.
Jeune Afrique : Le dialogue inter-libyen progresse mais, réunis à Tunis, les négociateurs ne sont pas parvenus à désigner les membres d’un gouvernement de transition. Comment réagirait la Turquie si ces négociations échouaient ?
Mevlüt Çavusoglu : La Turquie a toujours souligné qu’il ne pouvait y avoir de solution militaire au conflit libyen et que la seule issue était politique. Nous soutenons donc le processus onusien en cours et accueillons favorablement la décision des Libyens d’organiser des élections le 24 décembre 2021.
Si la Turquie n’avait pas répondu à l’appel du GNA, reconnu par l’ONU, contre Haftar et ses soutiens, la Libye aurait plongé dans le chaos. Grâce à nos efforts, le vent a tourné, ce qui a ouvert la voie à un dialogue inter-libyen et à des tentatives de conciliation sous l’égide de l’ONU.
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