Centrafrique : le parti de Bozizé dément toute tentative de coup d’État
Le parti de l’ancien président centrafricain François Bozizé a démenti dimanche toute tentative de coup d’État, alors que le gouvernement l’accuse de vouloir mener un putsch, à une semaine des élections présidentielle et législatives.
« Nous démentons catégoriquement que Bozizé soit à l’origine de quoi que ce soit », a déclaré Christian Guenebem, le porte-parole du Kwa Na Kwa (KNK), le parti de François Bozizé. « Le gouvernement a toujours voulu porter atteinte à l’intégrité physique et politique de Bozizé », a-t-il poursuivi.
Après l’annonce samedi de l’alliance de trois groupes armés, le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra avait accusé François Bozizé de « tentative de coup d’État » avec l’« intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui ».
Vendredi, plusieurs groupes armés avaient fait mouvement ou s’étaient emparés de quelques villes sur les principaux axes de ravitaillement de Bangui, mais situés à des distances variant de 150 à 200 km de la capitale. La Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), avec plus de 11 000 Casques bleus présents sur le territoire, avait indiqué samedi soir que la situation n’avait pas évolué sur le terrain depuis.
L’opposition pour « le report des élections »
François Bozizé faisait figure de principal concurrent au chef de l’État sortant Faustin-Archange Touadéra pour la présidentielle, dont le premier tour est prévu le 27 décembre, comme pour le scrutin législatif. Mais la Cour constitutionnelle a invalidé sa candidature, estimant qu’il était sous le coup de sanctions des Nations unies en raison de son soutien présumé à des groupes armés responsables de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’Humanité ».
Alors que les tensions sont vives à l’approche des scrutins, la Coalition de l’opposition démocratique (COD-2020), dont Bozizé était le chef de file jusqu’à il y a peu, « exige le report des élections (…) jusqu’au rétablissement de la paix et de la sécurité » dans un communiqué publié dimanche. La COD-2020 regroupe les plus importants partis et mouvements de l’opposition au président Faustin-Archange Touadéra, grand favori du scrutin pour un second mandat.
En meeting électoral samedi à Bangui, le chef de l’État a de son côté déclaré que « l’autorité nationale des élections et la Cour constitutionnelle ont assuré que les élections vont se tenir dans les temps ».
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