Le combat de Georgie Badiel, ex-miss Burkina, pour l’accès à l’eau

L’ex-miss Burkina et miss Africa Georgie Badiel est désormais à la tête d’une fondation qui finance des forages au Burkina Faso et auteur d’un livre qui sensibilise les enfants au problème de l’accès à l’eau.

L’ex-Miss Burkina et mannequin Georgie Badiel © LICARI/Georgie Badiel Foundation

L’ex-Miss Burkina et mannequin Georgie Badiel © LICARI/Georgie Badiel Foundation

KATIA TOURE_perso

Publié le 22 décembre 2020 Lecture : 3 minutes.

C’était il y a près de vingt ans. En 2003, Georgie Badiel, adolescente d’1m78 alors âgée de 17 ans, est couronnée Miss Burkina Faso. Quelques mois plus tard, elle finit première dauphine du concours Miss Cedeao avant de remporter, en 2004, l’élection de Miss Africa, à Hammamet, en Tunisie.

Depuis l’âge de 14 ans, elle arpente les podiums, mannequin pour de grands noms de la mode entre la Côte d’Ivoire, où elle est née, et le Burkina Faso, pays de sa mère, vendeuse « des meilleurs pastels au monde » et de son père tapissier. Pathé’O, le premier à l’engager, Gilles Touré, Alphadi, Angie Bell, François 1er et même son propre cousin, Bazem’se … Tous ont connu Georgie Badiel avant qu’elle ne s’envole pour Paris puis New York, où a décollé sa carrière de modèle internationale.

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Des podiums aux forages

Signée au sein des agences Success Model, en 2005, puis Élite, deux ans plus tard, elle défile alors dans les grandes villes de la mode pour les plus grandes maisons de haute couture ou de prêt-à-porter, de Lanvin à Marc Jacobs en passant par Oscar de la Renta. Elle prend la pose pour Vogue Italie, le Elle américain ou Harper’s Bazaar.« Je me souviens du jour où j’ai appelé ma mère pour lui dire que j’allais défiler pour Louis Vuitton. Elle m’a répondu ‘Louis qui ? Pourquoi tu ne viens pas défiler pour Uniwax ?’ Je ne l’oublierai jamais », se remémore la jeune femme en riant.

Sa fondation a permis à 300 000 Burkinabè d’obtenir un accès à une eau saine

Aujourd’hui définitivement installée à New York, Georgie Badiel a quelque peu mis de côté les paillettes et le papier glacé pour se tourner vers une toute autre entreprise : permettre qu’au Burkina Faso, son pays, le plus grand nombre puisse avoir accès à l’eau potable. Sa fondation, implantée à New York et à Ouagadougou depuis 2015, a permis à 300 000 Burkinabè d’obtenir un accès à une eau saine grâce à la construction de forages. « On a aussi formé 118 femmes au métier de réparatrice de forages et sensibilisé 15 000 enfants à l’hygiène dans les écoles », avance Badiel.

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Grâce aux financements venus de mécènes mais aussi d’établissements scolaires privés de par le monde, la fondation emploie aujourd’hui près de 25 personnes. Si Georgie Badiel concentre ses efforts sur le Burkina Faso – « Un pays à la fois, un problème à la fois » –, elle est bien consciente que les problèmes d’accès à l’eau concernent toute l’Afrique de l’Ouest.

Traduit en sept langues

« J’ai lancé ma fondation quand je suis allée rendre visite à ma sœur, enceinte, à Cotonou, quelques années auparavant, raconte l’ancienne reine de beauté. Il y avait des coupures d’eau. Elle devait se lever entre 2h et 4h du matin pour pouvoir en puiser. J’ai trouvé cela tellement injuste. Certaines femmes marchent plus de six heures pour quelques litres, dorment parfois sur les routes et se font agresser, attaquer par des animaux. J’ai eu envie de faire bouger les choses. »

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Petite, dans le village de Koffikro, où vivait alors sa grand-mère, elle-même devait marcher trois bonnes heures avec ses sœurs pour aller chercher de l’eau. Une besogne qui a marqué ses jeunes années et qui lui a inspiré un livre pour enfants, The Water Princess, co-écrit avec Susan Verde, illustré par Peter H. Reynolds, et publié, aux États-Unis, chez Penguin Random House en 2016.

Traduit en sept langues (et publié en 2018 en France, chez Scholastic, sous le nom La princesse de l’eau claire), cet ouvrage est pour Georgie Badiel un moyen de sensibiliser à la question de l’accès à l’eau et de faire en sorte qu’il n’existe plus de « princesses de l’eau » dans le monde.

« La princesse de l'eau », de Georgie Badiel, Susan Verde, Peter H. Reynolds et traduit par Louise Binette, éditions Scholastic, 40 pages, 18,80 € © DR

« La princesse de l'eau », de Georgie Badiel, Susan Verde, Peter H. Reynolds et traduit par Louise Binette, éditions Scholastic, 40 pages, 18,80 € © DR

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