Louise Mushikiwabo : « Les femmes africaines ont besoin de vous ! »

La Secrétaire générale de la Francophonie appelle les entreprises privées, les citoyennes et citoyens engagés et les États à contribuer au Fonds « la Francophonie avec Elles », créé pour apporter un soutien aux femmes et filles malmenées par la crise.

Ces clientes font la queue devant une boulangerie, en avril 2020 à Dakar, alors que la pandémie de coronavirus commençait à toucher le Sénégal (illustration). © Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA

Ces clientes font la queue devant une boulangerie, en avril 2020 à Dakar, alors que la pandémie de coronavirus commençait à toucher le Sénégal (illustration). © Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA

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  • Louise Mushikiwabo

    Ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis janvier 2019.

Publié le 30 décembre 2020 Lecture : 3 minutes.

Elles portent souvent à bout de bras des familles et des communautés entières. Elles prennent soin des aînés, s’occupent de l’éducation de leurs enfants et pratiquent en même temps des ­activités informelles et précaires. Ce sont elles qui se lèvent plus tôt que tout le monde et se couchent plus tard que tout le monde. Elles absorbent beaucoup de fatigue et de peine mais répondent le plus souvent avec le sourire, sans se plaindre.

Ces femmes entrepreneuses, artisanes, exploitantes agricoles, ces jeunes filles déscolarisées, subissent de plein fouet la crise du Covid-19. Dans l’impossibilité de se déplacer, de vendre leurs productions ou de s’approvisionner, elles ont été très nombreuses à perdre leurs maigres revenus, sans accès à des services de base ou à des mesures d’aide. Représentant 70 % de la main-d’œuvre du secteur social et de la santé dans le monde, elles sont aussi, presque toujours, en première ligne dans la lutte contre la pandémie.

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Résilience, imagination et innovation

Elles ne sont, en revanche, presque jamais dans les processus décisionnels de réponse à la crise, et sont d’autant plus vulnérables qu’elles œuvrent majoritairement dans le secteur informel. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, par exemple, l’emploi informel, c’est respectivement 92,4 % et 91 % de l’emploi global, tous secteurs confondus. Les risques d’occuper un emploi informel – qui concernent davantage les femmes que les hommes – augmentent également selon le niveau d’éducation.

Pourtant, comme dans d’autres crises, les femmes ont fait preuve de résilience, d’imagination et ­d’innovation pour satisfaire aux besoins les plus essentiels. Il est donc aujourd’hui urgent de soutenir ces femmes et ces filles ­malmenées par la crise, aux vies froissées. En particulier en Afrique.

Car bien que relativement épargné par la pandémie, le continent pâtit de ses répercussions économiques : baisse drastique des flux transfrontaliers de personnes ou de marchandises, ­fluctuations de l’aide pour le développement, diminution des transferts d’argent, autant de ­phénomènes dont les Africaines subissent le contrecoup. Pour qu’elles se relèvent dignement de cette crise en capitalisant sur leurs savoirs endogènes, pour qu’elles soient outillées à affronter les suivantes avec courage et détermination, ces mères, ces filles, ces grands-mères, ces amies, ces grandes sœurs ont plus que jamais besoin de nous !

Mobilisation de 3 millions d’euros

C’est pour elles que j’ai décidé de mobiliser l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Dès l’été 2020 et avec le soutien de nos États et gouvernements membres, nous avons créé le Fonds « la Francophonie avec Elles », qui apporte un soutien technique et financier à des centaines de milliers de femmes et de filles vulnérables. L’appel à initiatives a suscité un engouement sans précédent, avec plus de 1 400 projets reçus provenant surtout des pays d’Afrique et de la Caraïbe. L’OIF et ses États et gouvernements membres auront ­mobilisé cette année près de 3 millions d’euros. Cette initiative se focalise dans sa première phase sur l’Afrique, Haïti et le Liban, et reste néanmoins ouverte à tout l’espace francophone.

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La mobilisation de toutes et de tous est indispensable à l’impact de ce Fonds, et à son inscription dans la durée

Aujourd’hui, ces femmes et ces filles ont plus que jamais besoin de vous ! Elles ont besoin d’actions concrètes en faveur de leur autonomisation, comme le Fonds « la Francophonie avec Elles ». La mobilisation de toutes et de tous est indispensable à l’impact de ce Fonds, et à son inscription dans la durée. Entreprises privées, citoyennes et citoyens engagés, fondations, États ou gouvernements, vous pouvez agir directement. Il vous suffit de faire un don sur notre site internet.

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À nos côtés, vous pouvez contribuer directement au Fonds « la Francophonie avec Elles ». Le faire, c’est aider d’autres femmes et filles à révéler leur plein ­potentiel. À jouer pleinement leur rôle de leviers du développement et ­d’actrices du changement. À participer activement à la construction d’un monde plus équitable et plus durable pour toutes et tous.

Unissons nos forces, unissons nos moyens, unissons-nous pour, et surtout avec les femmes et les filles !

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