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Publié le 13 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Publié le 9 novembre, le rapport 2006 du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) est globalement encourageant. Depuis le milieu des années 1970, la grande majorité des pays ont vu s’accroître leur indice de développement humain (IDH), cette mesure du bien-être calculée à partir de critères « qualitatifs » comme l’espérance de vie, l’alphabétisation, la scolarisation, le revenu par habitant et le pouvoir d’achat. L’IDH (qui varie entre 0 et 1) complète utilement le très économique produit intérieur brut (PIB), qui rend finalement assez mal compte de la situation réelle d’un pays. Hélas ! le continent africain ne profite pas vraiment de l’embellie mondiale.
La Norvège (0,965) occupe la première place du classement, tandis que le Niger (0,311) ferme la marche. Entre 2003 et 2004 (l’année de référence du rapport), les évolutions de l’IDH sont infimes. Sur 177 pays classés, la Tunisie passe ainsi du 89e au 87e rang, le Ghana du 138e au 136e, le Cap-Vert du 105e au 106e et l’Égypte du 119e au 111e.
Sur une période plus longue, en revanche, les changements sont saisissants. Du Togo au Kenya en passant par la RD Congo et la Zambie, 18 pays subsahariens sont victimes, depuis 1990, d’une détérioration de leur IDH. Principale cause de cette régression, selon les auteurs du rapport : le sida. Au Botswana et au Swaziland, entre 1970-1975 et 2000-2005, la pandémie a fait reculer l’espérance de vie de respectivement vingt ans et seize ans. Dans le monde entier, ladite espérance est passée, en moyenne, de 60 ans à 68 ans entre 1980-1985 et 2000-2005. Au sud du Sahara, l’allongement est beaucoup plus limité : de 46 ans à 47 ans. Mais avec de grosses disparités. Les Mauritaniens, les Gambiens, les Sénégalais, les Soudanais et les Guinéens, par exemple, vivent en moyenne treize ans de plus qu’il y a trente ans. Au Maghreb, la Libye, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc tirent également leur épingle du jeu, avec une espérance de vie avoisinant 70 ans, soit plus que la moyenne des pays arabes (68 ans).
Sur le front de l’alphabétisation, des progrès – relatifs ont été accomplis. 63,3 % des Subsahariens adultes savent lire, contre 55,5 % en 1990, alors que la moyenne mondiale est actuellement de 82 %. Aux deux extrêmes, la Guinée équatoriale et le Burkina sortent du lot, avec des taux d’alphabétisation respectifs de 87 % et 21,8 %.
Au cours des trente dernières années, le PIB par habitant de l’Afrique subsaharienne a diminué de 0,6 % par an en moyenne (à prix constants). La Guinée équatoriale, le Tchad, le Nigeria et le Congo-Brazzaville échappent à la règle. Effet pétrole ? Non, l’Angola, le Cameroun et le Gabon, également producteurs d’or noir, ont connu une détérioration de leur niveau de vie (- 0,6 % par an pour les deux premiers, – 1,1 % pour le troisième). La croissance démographique y a certainement contribué : depuis 1975, la population subsaharienne a crû de 2,7 % par an en moyenne. Record mondial.

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