Bourse : la « malédiction » chinoise de Naspers à Jo’burg

La décote du cours de l’action Naspers par rapport à la valeur de son portefeuille d’actifs, essentiellement tourné vers des services sur Internet, s’accroît alors même que la pandémie booste l’usage du numérique.

La Bourse de Johannesburg (JSE) devait étendre en 2020 son segment dédié aux obligations vertes en introduisant un segment durabilité (sustainability). © Denis farrell/AP/SIPA

La Bourse de Johannesburg (JSE) devait étendre en 2020 son segment dédié aux obligations vertes en introduisant un segment durabilité (sustainability). © Denis farrell/AP/SIPA

David Whitehouse © The Africa Report

Publié le 24 décembre 2020 Lecture : 2 minutes.

Les actions de la société Naspers ont grimpé cette année, tirées à plus de 30 % par la participation de 31 % que détient la société sud-africaine dans le géant chinois de l’internet, Tencent. La contribution de celui-ci représente la quasi-totalité des bénéfices de Naspers.

Pourtant selon le directeur financier de Naspers, Basil Sgourdos, le prix de l’action de la société se négociait avec une décote de 50 % par rapport à la valeur de ses actifs, alertait-il en novembre dernier.

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La pandémie de Covid-19 a cependant « accéléré le recours des consommateurs aux fournisseurs de services en ligne », ce qui profite grandement aux activités de Naspers et Prosus qu’il contrôle à 72 %, affirme Wium Malan, analyste des marchés émergents chez Smart Karma au Cap, interrogé par The Africa Report/Jeune Afrique.

Mais les pertes des actifs non cotés du portefeuille de Naspers et la taille croissante de la société à la Bourse de Johannesburg (JSE) alimentent cette perte de valeur, explique Peter Takaendesa, responsable des actions chez Mergence Investment Managers au Cap.

Réduire la voilure ?

« Tous les autres actifs de leur portefeuille, en termes agrégés, contribuent encore à des pertes importantes au résultat net », souligne-t-il. Trouver des solutions sur la rentabilité et réduire la taille de Naspers au JSE permettrait « de réduire considérablement et durablement la décote », explique l’expert qui s’attend à que cela prenne plusieurs années.

Il est « peu probable que le conseil d’administration de Naspers soit prêt à abandonner le contrôle de Prosus dans un avenir proche », déclare Peter Takaendesa.

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L’action la plus probable selon lui, serait une nouvelle réduction de la participation de Naspers dans Prosus à environ 51 %, contre un peu plus de 70 % actuellement. Cela contribuerait à réduire la taille de Naspers au sein du JSE, bien qu’il soit peu probable que cela résolve complètement la question de la décote du titre, estime l’expert.

Risque de concentration

Selon Anchor Capital à Johannesburg, la décote de Naspers a été estimé en moyenne à 25 % sur le long terme. Elle s’est étendue à une fourchette de 35 % à 45 % entre 2016 et 2019, la taille du Naspers sur le JSE étant devenue une contrainte pour les investisseurs qui ne souhaitent pas sur-exposer leur portefeuille aux actions d’une seule entité.

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Outre Tencent, Naspers possède un large éventail d’investissements dans les médias sociaux, les petites annonces, les technologies de pointe et la livraison de produits alimentaires, notamment Mail.Ru et Avito en Russie, et Swiggy en Inde.

Naspers et Prosus combinés représentent près de 30 % de l’indice pondéré des actions du JSE (SWIX). Cela présente un « risque de concentration important » pour les investisseurs qui suivent cet indice, selon Peter Takaendesa.

De nombreux investisseurs ont cherché une solution en changeant de référence pour l’indice JSE Capped SWIX, qui réduit à 10 % la pondération des actions individuelles dans l’indice de référence, Selon Peter Takaendesa.

Néanmoins, cela crée une pression à la vente sur les actions Naspers chaque fois qu’elles obtiennent de meilleurs résultats que les autres actions de l’indice en raison du rééquilibrage trimestriel requis.

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