Héros de l’escalator

Bessora décrit l’absurdité d’un grand magasin.

Publié le 13 octobre 2003 Lecture : 1 minute.

Cosimo est un drôle de type. Jusqu’à la fin du petit roman dont il est le héros, Courant d’air aux Galeries, dernière oeuvre de l’écrivain helvéto-gabonaise Bessora, on hésitera à dire s’il est un méchant ou un gentil. Son comportement est des plus étrange. Sur un escalator, il rencontre « mademoiselle », lunettes noires et imperméable gris. Le grand amour ? Peut-être… Si tant est que la demoiselle en question accepte de livrer un peu d’elle-même. Mais elle répugne à le faire. Pour de mystérieuses raisons qui seront incidemment dévoilées par les autres protagonistes. Car les pérégrinations sentimentales de Cosimo l’entraînent dans les méandres du grand magasin, à la rencontre de personnages comme Bessora aime à en brosser, décalés, caricaturaux et désopilants de vérité. Nous avons tous rencontré un jour Virgil le vigil (sic) ou Clarisse la dame-pipi. Nous nous sommes tous heurtés à l’absurdité des règlements administratifs ou des mesures sécuritaires. Bessora a le chic pour mettre le doigt sur ces situations, les amplifier en faits-divers sans jamais perdre de vue leur côté futile et éphémère. Depuis qu’elle s’est mise en scène par procuration, dans son premier roman intitulé 53 cm, ses amis la considèrent comme « la petite nièce exotique de Queneau, Jarry et Voltaire ». On peut maintenant lui rajouter un trait d’Albert Cohen, pour son habileté à décrire des individus si proches, en esprit, d’Adrien Deume, l’époux d’Ariane dans Belle du seigneur. En tout cas, le lecteur va dévorer, avec un sourire en coin, ce texte court et plein d’humour, qui s’envole comme un courant d’air le long d’un escalator.

Courant d’air aux Galeries, de Bessora, éditions Eden, 61 pp., 7 euros.

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