Féminicides : en Algérie, ces artistes qui veulent libérer la parole
En Algérie, les langues se délient autour de la question des violences faites aux femmes. Et la libération de la parole passe par la scène artistique.
Le débat fait rage sur la toile algérienne depuis le meurtre atroce de Chaïma, il y a trois mois. Âgée de 19 ans, la jeune femme a été battue, violée et brûlée vive. Outrés , une trentaine d’actrices, de chanteuses et de chanteurs se sont directement impliqués, usant de leur notoriété pour appeler leurs concitoyens à la réflexion.
Visages fermés, regards tristes, une vingtaine d’actrices de tous âges, figures du cinéma algérien, posent sur une photo sur laquelle on peut lire : « Actrices algériennes unies contre les féminicides ». Vêtues de noir, elles portent le deuil des femmes assassinées, dont Narimane Mouaci Bahi et Wiame Awres, deux militantes, égrènent le compte morbide chaque jour.
La campagne, qui a débuté mi-octobre, est notamment portée par Bahia Rachedi, Souhila Mallem, Leïla Touchi, ainsi que Adila Bendimerad, l’initiatrice du projet. Depuis le début de l’année 2020, elles ont comptabilisé 53 féminicides, recensés sur une plateforme dédiée. Un chiffre qui ne reflète que les affaires médiatisées, bien en deçà de la réalité. Les seules données officielles disponibles sont en effet les 7 083 plaintes pour violences faites aux femmes enregistrées par la Direction générale de la sureté nationale (DGSN) en 2019.
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